A l’aube du 21 octobre, la ville de Kirkouk est réveillée en pleine nuit par des explosions et des tirs nourris. Cinq jours après le début de l’offensive de l’armée irakienne et des forces kurdes contre Mossoul, l’Etat islamique lance une attaque surprise pour enfoncer un coin entre les deux alliés, à plus de 150 kilomètres de là. Entrés sans que l’on sache comment dans la ville, plus d’une centaine de djihadistes donnent simultanément l’assaut contre plusieurs bâtiments officiels au centre-ville et une centrale électrique au nord de Kirkouk. Les djihadistes crient «Daech baqyia!» (l’Etat islamique demeurera!), le cri de ralliement du mouvement.
Certains se font exploser contre les remparts de ciment du siège du gouverneur et du commissariat central. Dans la nuit, les forces de police sont débordées. Non loin du gouvernorat, quatre djihadistes pénètrent dans une maison louée par l’archevêché chaldéen pour héberger des étudiantes chrétiennes. Cachées sous...