L'assassinat dans la nuit d'un prêcheur radical musulman a déclenché vendredi de violentes émeutes à Mombasa, deuxième ville du Kenya, où quatre personnes ont été tuées, dont une par balle, et une église incendiée. La police a arrêté 24 personnes.
Le prédicateur tué jeudi soir, Cheikh Ibrahim Ismail, était considéré comme le successeur d'Aboud Rogo Mohamed, autre figure de l'islam radical de Mombasa, accusé de liens avec les insurgés islamistes somaliens shebab et lui-même assassiné en août 2012.
Cheikh Ibrahim Ismail a été tué en compagnie de trois personnes, lorsque leur véhicule a été pris pour cible par des hommes armés. Un seul passager a survécu.
Selon la police, les émeutiers ont commencé à affronter les forces de l'ordre vendredi à l'issue de la prière hebdomadaire musulmane, autour de la mosquée Masjid Musa où officiait Cheikh Ibrahim Ismail et avant lui Aboud Rogo Mohamed. "Le bilan des émeutes (...) s'élève désormais à quatre morts", a annoncé le Centre kényan de gestion des crises (NODC) sur son compte Twitter.
Le responsable régional de la Croix-Rouge, Michael Avei, a confirmé ce bilan. Sept blessés restaient hospitalisés vendredi soir, selon le NODC et la Croix-Rouge.
Zones touristiques épargnées
Une église de l'Armée du Salut, située à quelques centaines de mètres de la mosquée Masjid Musa, a été incendiée à la mi-journée par les émeutiers. Selon la Croix-Rouge kényane et le NODC, le feu a ensuite été circonscrit. Le chef de la police de Mombasa a annoncé que 24 personnes avaient été arrêtées.
Des unités paramilitaires de la police ont été déployées à Majengo où s'est concentré l'essentiel des violences, les émeutiers répliquant par des jets de pierre aux tirs de gaz lacrymogène de la police. Plusieurs détonations, d'origine inconnue, y ont été également entendues. Un calme précaire semblait y être revenu en début de soirée mais les forces de l'ordre restaient déployées en nombre.
Si la région de la côte kényane, dont Mombasa est la capitale, est très touristique, les visiteurs étrangers privilégient surtout les hôtels du bord de mer à l'extérieur de la ville et tout au long du littoral. Aucun établissement touristique n'a pour l'heure été touché par les émeutes.