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Kadhafi s'accroche à son fief de Tripoli

Les pressions sur le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi se sont accentuées hier: l'ONU a annoncé des sanctions et un «Conseil national indépendant» a été créé pour représenter politiquement les parties du pays sous le contrôle des contestataires.

28 févr. 2011, 04:15

«La création d'un Conseil national indépendant a été annoncée dans toutes les villes libérées de Libye par la révolution du 17- Février», a déclaré Abdelhafez Ghoqa à Benghazi, deuxième ville du pays et fief de la contestation. Cet organe sera «le visage de la Libye pendant la période de transition», a-t-il dit, ajoutant que les consultations se poursuivaient à propos de sa composition et de ses attributions.

«Les conseils de chaque ville fonctionnent et il est hors de question de diviser la Libye en nord, sud, ouest ou est, ou sur des bases tribales. Le Conseil est à Benghazi parce que c'est une ville libérée», a ajouté Abdelhafez Ghoqa, réaffirmant que Tripoli était la capitale de la Libye. «Le reste de la Libye sera libéré par le peuple libyen», a-t-il dit, récusant «toute ingérence ou opération militaire étrangère». «Nous comptons sur l'armée pour libérer Tripoli», a-t-il indiqué.

Le colonel Kadhafi ne montrait aucun signe de vouloir abandonner le pouvoir qu'il détient depuis près de 42 ans. Kadhafi a d'ailleurs juré de rester en Libye et a rejeté la responsabilité des troubles sur les étrangers et al-Qaïda. Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision serbe Pink, il a également condamné le Conseil de sécurité de l'ONU pour avoir décrété des sanctions à son encontre.

Un de ses fils, Seif Al-Islam, longtemps présenté comme son successeur probable, a affirmé samedi soir que la situation était «excellente» dans les trois quarts du pays, tout en reconnaissant une «volonté intérieure de changement» exprimée par des manifestants selon lui «manipulés par l'étranger». A New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a en effet adopté une série de sanctions sévères contre le dirigeant libyen et ses proches. A Zawiyah, à 60 km à l'ouest de la capitale, les autorités qui organisaient un voyage de presse pour des journalistes «invités» par le régime, ont eu la mauvaise surprise de voir des milliers de manifestants défiler, en scandant «à bas le régime, nous voulons la liberté». Selon des témoins, les manifestants anti-Kadhafi semblaient contrôler la ville. De nombreux opposants étaient armés.

Les services de sécurité n'étaient pas visibles dans la ville où les journalistes ont été emmenés par l'organisme officiel chargé de la presse, à la suite des combats qui s'y étaient déroulés jeudi, faisant plus de 35 morts, selon la Ligue libyenne des droits de l'Homme.

A Tripoli, seuls circulaient les miliciens du colonel Kadhafi, à bord de 4x4. Des postes de contrôle ont été mis en place dans et autour de la capitale, où le pain et l'essence étaient rationnés, selon un habitant joint par téléphone.

Des foules faisaient la queue devant les banques pour retirer les 150 000 dinars (110 francs) promis aux familles par le gouvernement. Cette mesure, annoncée vendredi, a été relayée par SMS dans les quartiers les plus fidèles au régime.

Face au chaos, les évacuations des différents ressortissants étrangers continuaient dans des conditions difficiles. Près de 100 000 personnes, majoritairement des travailleurs égyptiens et tunisiens, ont déjà quitté le pays via les frontières tunisienne et égyptienne. /ats-afp

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