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Kadhafi menace l'Europe

03 juil. 2011, 09:04

Les Etats-Unis et l'Espagne ont fait fi samedi des menaces d'attaque proférées contre l'Europe par Mouammar Kadhafi. Washington et Madrid ont promis au contraire que l'OTAN maintiendra la «pression» si le dirigeant libyen ne quitte pas le pouvoir.

Le peuple libyen est «capable de porter un jour la bataille à la  Méditerranée et à l'Europe», a assuré le colonel Kadhafi dans une  allocution diffusée vendredi soir par haut-parleurs sur la Place Verte de Tripoli.

«Il pourrait s'en prendre à vos foyers, vos bureaux et vos familles, qui deviendraient des cibles militaires légitimes puisque vous avez transformé nos bureaux, nos quartiers-généraux, nos maisons et nos enfants en cibles militaires que vous considérez comme légitimes», a-t-il ajouté à l'adresse des dirigeants européens, s'exprimant depuis un lieu tenu secret.

Plus de 100 jours après le début des bombardements sur mandat de  l'ONU, la rébellion n'est plus qu'à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale, luttant pour s'emparer d'un carrefour stratégique qui a été visé vendredi par l'aviation de l'OTAN.

En plus de cet appui aérien, les rebelles des montagnes berbères de cette région ont récemment reçu des armes parachutées par la France.

A Madrid, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a invité le colonel Kadhafi à «faire passer en premier le bien-être et l'intérêt de son peuple, quitter le pouvoir et faciliter une transition démocratique (...), plutôt que de proférer des menaces».

A ses côtés, son homologue espagnole Trinidad Jimenez a asséné que «la réponse de l'Europe était de continuer à travailler avec la même résolution» et de maintenir «la même pression politique et militaire» jusqu'au règlement de la crise.

Intensification des bombardements
Ainsi, l'OTAN a annoncé samedi avoir intensifié ses bombardements dans l'ouest du pays, détruisant une cinquantaine d'objectifs militaires pendant la semaine. La télévision d'Etat libyenne a par ailleurs annoncé que des raids des «croisés» avaient détruit samedi des «infrastructures et fait des victimes» à al-Jafra, dans le désert, à 600km au sud de Tripoli.

Une manifestation a d'ailleurs été organisée samedi à proximité  immédiate des bureaux tripolitains des Nations unies. Devant la presse internationale conviée par le régime, quelque 300 enfants ont dénoncé «l'incapacité» de l'organisation à «arrêter la machine de guerre contre les civils», une allusion aux opérations de l'OTAN.

Sur le plan diplomatique, l'impasse demeure: un des rares médiateurs acceptés par le colonel Kadhafi, l'Union africaine (UA) a difficilement adopté vendredi un accord-cadre prévoyant notamment d'écarter le colonel des négociations.

Les membres de l'UA ont par ailleurs décidé de ne pas coopérer à  l'exécution du mandat d'arrêt délivré par la Cour pénale internationale contre le colonel Kadhafi, jugeant qu'il compliquait le règlement de la situation. /ats

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