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Kadhafi lance ses forces contre les villes rebelles

Le colonel Mouammar Kadhafi a contre-attaqué hier en envoyant troupes et avions de chasse à l'attaque de l'Est contrôlé par les insurgés. Dans un discours devant une foule de partisans, il a promis des milliers de morts en cas d'intervention des Occidentaux en Libye.

03 mars 2011, 04:15

Le «guide de la révolution libyenne» est apparu hier à Tripoli lors d'une cérémonie marquant le 34e anniversaire de l'établissement du «pouvoir des masses» en Libye. «Des milliers de Libyens mourront en cas d'intervention de l'Amérique ou de l'Otan», a-t-il prévenu lors d'un discours de plus de deux heures et demie.

«Nous ne pouvons pas permettre aux Américains ou à l'Occident d'intervenir en Libye. S'ils le font, ils doivent savoir qu'ils se jettent dans un enfer et une mer de sang pire que l'Irak ou l'Afghanistan (...). Nous distribuerons les armes par millions et ce sera un nouveau Vietnam», a-t-il martelé.

Assurant qu'il ne quitterait jamais le pays et qu'il ne pouvait abandonner le pouvoir, il a de nouveau accusé Al-Qaïda d'être à l'origine de l'insurrection. Il a promis l'amnistie à ceux qui rendraient les armes, tout en assurant qu'il n'y avait «pas de manifestations en Libye».

Sur le terrain, la situation restait confuse. Les forces libyennes, soutenues par des blindés et par de l'artillerie lourde, ont lancé une contre-offensive à Brega, à 800 km à l'est de Tripoli, la localité la plus avancée contrôlée par les insurgés dans l'Est. Ces derniers ont annoncé avoir repris le contrôle du terminal pétrolier de Brega. Mais la télévision d'Etat libyenne a par la suite assuré que les pro-Kadhafi tenaient l'aéroport et la zone portuaire de la ville. Une nouvelle attaque aérienne a été menée à Brega en fin d'après-midi.

A Benghazi, fief du mouvement insurrectionnel, le Conseil national libyen (CNL) de trente membres mis en place dimanche a placé à sa tête l'ex-ministre de la Justice Mustafa Mohamad Abdeljalil. Il a demandé aux Nations unies d'envoyer des avions attaquer les bastions des «mercenaires» africains que Kadhafi utiliserait contre son propre peuple.

Le Conseil s'est toutefois déclaré opposé à une intervention de forces terrestres étrangères sur le sol libyen. Il s'est dit prêt à envoyer des hommes dans l'ouest pour contraindre Mouammar Kadhafi à abandonner un pouvoir qu'il détient depuis 41 ans. Au 16e jour d'insurrection, la communauté internationale, avance ses pions, notamment militaires, après avoir adopté une série de sanctions économiques. Deux bâtiments de l'US Navy, le Kearsarge et le Ponce, ont franchi hier le canal de Suez pour gagner la Méditerranée et se positionner au large de la Libye.

L'option d'une intervention militaire en Libye suscite cependant de profondes divisions au sein de l'Otan, en raison des craintes de réaction dans le monde arabe et de la complexité de l'opération.

Sur le plan humanitaire, la situation a atteint un niveau de «crise» critique à la frontière entre la Libye et la Tunisie. Une foule s'étendait «sur des kilomètres et des kilomètres» pour quitter la Libye, selon le HCR. Les organisations humanitaires et la communauté internationale ont engagé une course contre la montre et le chaos. La France et le Royaume-Uni ont annoncé l'envoi de plusieurs avions et d'un navire pour évacuer des milliers de personnes vers l'Egypte. Un premier vol était prévu dès hier.

Le Programme alimentaire mondial a annoncé un plan d'aide alimentaire d'urgence de 38,7 millions de dollars (35,7 millions de francs) pour 2,7 millions de personnes en Libye, en Egypte et en Tunisie.

Selon le porte-parole de la Ligue libyenne des droits de l'Homme, Ali Zeidan, les violences liées à la répression de l'insurrection ont fait 6000 morts, dont 3000 dans la seule ville de Tripoli. Enfin le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé l'ouverture d'une enquête sur les violences. Il publiera aujourd'hui la liste des personnes visées par cette enquête. /ats-afp

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