Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Kadhafi attend «le martyre»

28 sept. 2011, 10:36

Les combattants du nouveau régime libyen ont annoncé hier avoir pris le port de Syrte et se préparaient à entrer dans Bani Walid, deux villes tenues par les forces pro-Kadhafi. L'ex-leader a assuré dans un nouveau message provocateur être comme elles «sur le terrain» et prêt à mourir «en martyr».

Sur le plan politique, le Conseil national de transition libyen (CNT), qui tentait depuis plusieurs jours de surmonter ses dissensions internes, a finalement annoncé que la formation d'un gouvernement de transition interviendrait après la libération totale du pays.

Toujours en fuite, Mouammar Kadhafi s'est manifesté dans un message diffusé sur une radio de Bani Walid, assurant qu'il souhaitait mourir en martyr dans son pays. «Des héros ont résisté et sont tombés en martyrs et nous attendons nous aussi le martyre», a-t-il indiqué. «Par votre jihad, vous êtes en train de rééditer les exploits de vos aïeux. Sachez que je suis sur le terrain comme vous», a déclaré l'ancien «Guide». «Je suis parmi mon peuple et les prochains jours réservent à cette clique d'agents un choc inattendu.»

A Syrte, dans la région natale de Mouammar Kadhafi, des combats ont eu lieu lundi soir près du port de cette ville de 70 000 habitants située à 360 km à l'est de Tripoli, prise en tenailles par des combattants du CNT qui avancent par l'est et par l'ouest. «A présent nous contrôlons le port», a annoncé hier Moustafa ben Dardef, un commandant pro-CNT.

Les commandants pro-CNT engagés à Syrte assurent que l'un des fils de Mouammar Kadhafi, Mouatassim, un médecin et militaire de 36 ans, dirige les opérations dans la ville. A l'ouest de Syrte, les pro-CNT ont subi un bombardement intense des forces de Kadhafi, mais les positions n'ont pas évolué.

Forte résistance

Sur le front de Bani Walid, à 170 km au sud-est de Tripoli, Abdallah Kenchil, un responsable local du CNT a déclaré que l'intensité des tirs des pro-Kadhafi avait obligé les combattants à se retirer de certaines zones.

Depuis la chute de Tripoli fin août, Syrte et Bani Walid sont deux des objectifs majeurs des combattants pro-CNT, mais les pro-Kadhafi y opposent une résistance farouche. Elles sont aussi désormais les plus visées par les frappes de l'Otan, qui se sont poursuivies lundi sur les deux villes.

D'après l'Alliance atlantique, la situation humanitaire s'aggrave pour les habitants dans les deux bastions kadhafistes, l'accès à l'eau potable, aux soins ou aux carburants étant de plus en plus restreint.

Selon le colonel Roland Lavoie, porte-parole de l'opération Protecteur unifié, des «combattants pro-Kadhafi et des mercenaires patrouillent dans les rues à la recherche d'anti-Kadhafistes». Ils ont notamment pris position autour de l'hôpital de Syrte, «où ils se sentent à l'abri des frappes de l'Otan».

Charnier ou décharge?

Les familles «sont empêchées de rejoindre des lieux sûrs» et les «travailleurs humanitaires ne peuvent acheminer des secours», a-t-il ajouté. Ailleurs dans le pays, la vie semblait revenir progressivement à la normale. Les vols commerciaux ont repris entre l'Egypte et Benghazi lundi soir.

Les nouvelles autorités libyennes ont annoncé qu'elles allaient enquêter pour savoir si le site où ont été découverts des ossements à Tripoli est bien un charnier contenant les restes de plus de 1700 prisonniers exécutés en 1996.

Des informations parues dans la presse ont depuis mis en doute la véracité de ces affirmations, soulignant que certains restes pourraient être des ossements d'animaux.

Ancien ministre acquitté

La justice tunisienne a par ailleurs acquitté hier l'ancien premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi condamné le 22 septembre en première instance à six mois de prison pour entrée illégale en Tunisie, ont indiqué ses avocats.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias