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Italie: rassemblement de manifestants antifascistes à Macerata

Des milliers de personnes se sont rassemblés en Italie, à Macerataafin contre le fascisme, une semaine après la fusillade contre des Africains. Le tireur avait expliqué son geste après avoir appris le meurtre d'une jeune fille de 18 ans et l'arrestation d'un Nigérian soupçonné de cet assassinat.

10 févr. 2018, 21:18
De nombreux manifestants d'origine africaine ont défilé, des migrants réclamant une régularisation mais aussi des personnes installées en Italie depuis des années et dénonçant un racisme diffus.

Des milliers de personnes ont défilé samedi à Macerata en Italie contre le fascisme, une semaine après la fusillade à caractère raciste qui a fait six blessés dans cette petite ville du centre de la Péninsule. Elle a été barricadée par crainte de débordements.

D'autres rassemblements plus petits ont eu lieu à travers le pays, comme à Milan, où une manifestante a brandi une pancarte implorant: "Etrangers, ne nous laissez pas seuls avec les fascistes".

 

 

A Piacenza (nord), de brèves violences ont éclaté entre plusieurs dizaines de manifestants antifascistes et les forces de l'ordre.

A Macerata où les autorités redoutaient des débordements, les manifestants venus parfois de loin ont défilé sous un froid soleil à l'appel d'associations antifascistes, d'ONG, de syndicats mais aussi de quelques formations politiques de gauche.

Dans le cortège, estimé à 10'000 par la préfecture et à près de 30'000 par les organisateurs, beaucoup ont agité des drapeaux rouges et noirs en chantant des classiques comme "Bella ciao", mais certains avaient aussi apporté des drapeaux italiens. "S'il y a des chômeurs, c'est la faute du gouvernement, pas des migrants", ont-ils scandé.

 

 

Ecoles fermées

Le maire de Macerata, Romano Carancini (centre-gauche), avait demandé l'annulation de tous les rassemblements pour laisser la ville souffler, mais la préfecture a donné son feu vert vendredi soir pour celui de samedi, à condition que le cortège évite le centre historique.

Par crainte de violences, les écoles sont restées fermées, la messe du samedi soir a été annulée et la plupart des commerces ont fermé à la mi-journée. Le dispositif policier était discret, même si un hélicoptère a longtemps survolé la ville.

Jeudi soir, des heurts avaient éclaté quand plusieurs dizaines de militants du groupuscule d'extrême droite Forza Nuova ont manifesté contre l'immigration et adressé le salut fasciste à la police.

Au coeur de la campagne

De nombreux manifestants d'origine africaine ont défilé, des migrants réclamant une régularisation mais aussi des personnes installées en Italie depuis des années et dénonçant un racisme diffus.

Il y a une semaine, Luca Traini, un jeune homme au crâne rasé et aux tatouages d'inspiration fasciste, a tiré sur une dizaine d'Africains à travers la ville, faisant au moins six blessés. Il a affirmé avoir agi pour venger la mort de Pamela Matropietro, une jeune fille de 18 ans dont le corps a été retrouvé découpé en morceaux, après l'annonce de l'arrestation d'un dealer nigérian soupçonné d'être impliqué dans ce crime.

Deux autres Nigérians ont été arrêtés depuis et le procureur a annoncé samedi que l'enquête était "close" et qu'il s'agissait probablement d'un homicide volontaire, alors que la thèse d'une overdose avait été évoquée.

A trois semaines des élections législatives du 4 mars, ce fait divers et la fusillade raciste ont remis l'immigration au coeur d'une campagne désormais dominée par des discours très à droite.

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