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Italie: le Sénat repousse toute décision sur le gouvernement au 20 août

Mardi, les Sénateurs italiens ont fixé la date de la motion de censure au 20 août. Jeudi dernier, Matteo Salvini a fait éclater son alliance avec le Mouvement Cinq Etoiles et a réclamé des élections anticipées pour octobre.

13 août 2019, 20:32
Tous les sénateurs ont été convoqués d'urgence par la présidente du Sénat Elisabetta Casellat.

Le Sénat italien a repoussé au 20 août toute décision sur le sort du gouvernement de Giuseppe Conte. Le premier ministre viendra s’exprimer ce jour-là devant les parlementaires, mais ne pourra pas être renversé par un vote de censure.

Les sénateurs ont en effet rejeté mardi soir une proposition du ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, le chef de la Ligue (extrême droite), visant à signer la fin du gouvernement qu’il a formé il y a 14 mois avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S, anti-système).

Ils devaient trancher entre d’un côté la position de M. Salvini qui voulait voter la censure et la chute du gouvernement Conte dès mercredi et de l’autre celle de M5S qui plaidait pour une simple déclaration de M. Conte le 20 août au Sénat sans démission automatique.

Le «Palazzo Madama», qui abrite le Sénat en plein coeur de la capitale italienne, avait fermé ses portes pour les vacances le 7 août. A la surprise générale, tous les sénateurs ont été convoqués d’urgence par la présidente du Sénat Elisabetta Casellati (Forza Italia). Les chefs des groupes parlementaires réunis lundi n’étaient en effet pas parvenus à s’entendre sur un calendrier pour une sortie de crise.

Jeudi dernier, M. Salvini a joué un coup de poker en dynamitant son alliance gouvernementale avec le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème) après seulement 14 mois de pouvoir. Misant sur la torpeur du mois d’août et sur sa position dominante dans les sondages (36/38% des intentions de vote, 20 points de plus qu’au printemps 2018) après avoir pilonné pendant des mois son partenaire gouvernemental, il pense avoir la main. Il se voit déjà à la tête de son pays après des élections anticipées qu’il réclame pour octobre.

 

 

«Front républicain»

Afin d’y parvenir, Matteo Salvini entend pactiser avec ses vieux alliés de droite, Forza Italia (FI, droite) de Silvio Berlusconi et Fratelli d’Italia (Frères d’Italie, post-fasciste) de Giorgia Meloni.

Mais son plan d’attaque n’avait pas pris en compte la formation, pour lui barrer la route, d’une sorte de «front républicain» qui rassemble notamment le M5S, furieux d’avoir été trahi, et une aile du Parti démocrate (PD, centre gauche) incarnée par l’ancien chef du gouvernement Matteo Renzi (2014-2016).

Les pourparlers au sein du camp refusant de nouvelles législatives sont compliqués, notamment pour le PD. Son nouveau patron, Nicola Zingaretti, en place depuis mars, préconise des élections au plus vite pour ne pas brouiller le message de l’opposition de gauche et éviter de faire grimper dans les sondages son ennemi déclaré.

Mais le chef de file du M5S, Luigi Di Maio, semble bel et bien avoir des cartes à abattre, éloignant quelque peu le scénario d’un départ inéluctable du premier ministre Giuseppe Conte.

Toutes les hypothèses restent donc vraisemblables: un gouvernement provisoire de techniciens pour adopter le budget 2020 et préparer de nouvelles élections, un gouvernement remanié, peut-être dirigé de nouveau par M. Conte et dominé par des ministres M5S avec l’appui externe du PD et d’autres formations, ou des législatives anticipées en octobre.

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