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Italie: le parlement va étudier l'introduction d'un congé pour règles douloureuses

Les femmes souffrant de menstruation invalidante bénéficieront-elles bientôt d'un congé payé? Un projet de loi est actuellement à l'étude au parlement italien. D'autres pays ont déjà adopté des mesures similaires.

04 avr. 2017, 09:10
/ Màj. le 04 avr. 2017 à 15:33
Les règles douloureuses pourraient donner droit un congé en Italie.

Les femmes pourront-elles bientôt bénéficier de trois jours de congé, lorsqu'elles souffrent de menstruation douloureuse? L'idée sera prochainement débattue au parlement italien. Un groupe de députées du Parti démocrate a effectué une proposition de loi allant dans ce sens.

Concrètement, toutes les travailleuses, quel que soit leur contrat (salarié ou indépendant, à temps plein ou partiel, à temps indéterminé ou déterminé) peuvent y avoir droit. Pour ce faire, elles devront fournir un certificat médical à leur employeur, qui pourra être renouvelé tous les ans, comme le rapporte L'Obs. La mesure pourrait être financée par "la sécurité sociale" italienne.

Selon une étude de l'Université de Birmingham, au Royaume-Uni, rapportée par Europe 1, une femme sur cinq souffrirait de règles douloureuses, autrement appelées dysménorrhée. Cette affection se traduit le plus souvent par des maux de ventre, de dos, des nausées, qui peuvent s'avérer invalidantes dans certains cas.

Plusieurs pays ont sauté le pas

Plusieurs pays, dont la plupart sont situés en Asie, ont déjà introduit ce type de congé, comme le rappelle Il Sole 24 Ore. Le Japon qui l'a introduit en 1942 autorise les femmes à prendre deux jours par mois. Mais, toute entreprise a la possibilité de le refuser ou à l'inverse de l'étendre à ses employées.

L'Indonésie fait aussi partie des pays précurseurs, puisqu'elle a accepté ce droit en 1948. Toutefois, peu de femmes y ont recours, comme le souligne le Jakarta Globe. Le fait qu'on peut leur demander de montrer leurs sous-vêtements pour prouver qu'elles sont bien en période de menstruation explique sans doute pourquoi.

La Corée du Sud octroie un jour de congé par mois depuis 2001, mais la loi est régulièrement contestée par des activistes masculins qui la considèrent comme discriminatoire. Taïwan a adopté le principe en 2013 et offre trois jours par an. Seul pays non asiatique à pratiquer la chose, la Zambie autorise une journée par mois depuis 2015. Les employeurs qui refuseraient d'appliquer ce droit s'exposent à des sanctions.

Certaines entreprises, comme Nike par exemple, proposent aussi cet avantage. La société britannique Coexist en fait de même et constate un réel bénéfice sur la marche de ses affaires, comme le relève Madame Figaro.

Effet pervers

Mais, la mise en place d'une telle mesure pourrait aussi avoir des conséquences négatives. En prenant régulièrement des jours de congé, les femmes risquent être stigmatisées par leur employeur et attiser la jalousie de leurs collègues, estime Konbini.

Pour éviter d'éventuelles absences répétées, les patrons pourraient aussi être tentés d’embaucher davantage d'hommes, craint Donna Moderna. De quoi renforcer les inégalités entre les hommes et les femmes sur le marché de l'emploi.

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