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Italie: Enrico Letta reçoit la confiance du Sénat

Le nouveau président du Conseil italien Enrico Letta a obtenu ce mardi la confiance du Sénat. La veille il en avait fait autant devant les députés.

30 avr. 2013, 17:03
Trois jours après avoir formé son gouvernement, le nouveau président du Conseil italien Enrico Letta a obtenu sans difficulté mardi la confiance du Sénat. Il est immédiatement parti en Allemagne pour y rencontrer la chancelière Angela Merkel.

Trois jours après avoir formé son gouvernement, le nouveau président du Conseil italien Enrico Letta a obtenu sans difficulté mardi la confiance du Sénat, tout comme la veille devant les députés. Il est immédiatement parti en Allemagne pour y rencontrer la chancelière Angela Merkel.

Sur les 310 sénateurs qui ont participé au scrutin, 233 ont voté "oui", 59 ont dit "non" et 18 se sont abstenus. Le vote de confiance, acquis à une très large majorité dans les deux chambres, légitime pleinement son gouvernement inédit de coalition gauche-droite, le 64e en Italie après la Seconde guerre mondiale.

Avant le vote, Enrico Letta a souligné, comme la veille devant les députés, que le besoin d'atténuer l'austérité actuelle par le biais de mesures favorisant l'activité ne se faisait pas ressentir uniquement en Italie.

"Ce qui est en train de se passer en Italie est en train de se passer dans toute l'Europe", a-t-il dit. "Soit il y a une destinée européenne commune, soit chaque pays finira par décliner de son côté". "Un continent comme le nôtre ne peut pas être uni seulement par la monnaie", a-t-il ajouté.

Récupérer le temps perdu

"Du dessein européen d'il y a 20 ans, une seule chose a été faite: la monnaie unique. Et s'il n'y a que la monnaie unique, le reste du mécanisme (européen, ndlr) ne donne pas de réponses aux attentes des citoyens", a martelé M. Letta.

"Maintenant, il faut récupérer le temps perdu. Trop de pays n'ont regardé que les élections du lendemain, craignant de dire à leurs citoyens 'j'ai abandonné une petite partie de souveraineté'" au profit de la construction commune, a déploré M. Letta.

"Nous devons avoir un destin commun ou alors nous nous retrouverons dans la situation de pays qui vont individuellement vers le déclin, face à des nations de plus d'un milliard d'habitants", a-t-il dit, en référence à la Chine ou à l'Inde.

L'ombre de Berlusconi

Ce discours illustre les pressions auxquelles est soumis le gouvernement Letta, notamment de la part du Peuple de la liberté (PDL, droite), le parti de Silvio Berlusconi.

Dès mardi, l'ex-président du Conseil a menacé de faire sortir le PDL de la coalition si Enrico Letta ne supprimait pas définitivement la très impopulaire taxe sur la résidence principale (IMU). Il a aussi appelé le gouvernement à renégocier avec l'Union européenne les engagements pris par Rome en matière de réduction du déficit public.

Mais la ministre des Affaires étrangères, Emma Bonino, ex-commissaire européenne, a rapidement rejeté ces appels. "L'Italie ne peut pas renégocier les 2,9%", a-t-elle dit, en référence à l'objectif de déficit public de 2,9% du produit intérieur brut (PIB) pour 2013. Une déclaration dont la Commission de Bruxelles s'est empressée de prendre acte.

Deux mesures

Pour alléger le fardeau de l'austérité, Enrico Letta a proposé de retarder le relèvement d'un point de la TVA (de 21% à 22%) prévu le 1er juillet et de suspendre le paiement de l'IMU.

Ces deux mesures pourraient être prises par décret dès la semaine prochaine. Elles priveraient au total l'Etat de quatre milliards d'euros de recettes fiscales. M. Letta n'a pas précisé comment il allait compenser ce manque à gagner.

Face aux contraintes que l'UE impose en matière d'équilibres budgétaires, M. Letta avait déclaré lundi vouloir poursuivre la voie de l'assainissement tout en relançant une économie très mal en point via des investissements et un allègement de la pression fiscale.

Angela Merkel

Juste après le vote de confiance, M. Letta est parti à la rencontre des principaux partenaires européens de Rome pour plaider en faveur d'un soutien à la croissance. Il devait d'abord se rendre en Allemagne mardi soir pour rencontrer la chancelière Angela Merkel.

Il se rendre ensuite mercredi et jeudi à Paris et Bruxelles, où il verra le président français François Hollande ainsi que les dirigeants européens Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso.

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