Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Italie: Emma Morano, la doyenne présumée de l'humanité, est décédée à 117 ans

Alors qu'elle était la dernière personne à être née au XIXe siècle, Emma Morano s'est éteinte vendredi à l'âge de 117 ans. L'Italienne était née en 1899 et est restée autonome jusqu'à ses 115 ans.

15 avr. 2017, 19:24
/ Màj. le 15 avr. 2017 à 20:29
Emma Morano avait fêté ses 117 ans en novembre 2016.

Elle avait perdu son premier amour pendant la Première guerre mondiale avant de se séparer d'un mari violent juste avant la Deuxième : Emma Morano, dernière survivante connue du XIXe siècle, est morte samedi à l'âge de 117 ans et 137 jours.

"Elle a eu une vie extraordinaire et nous nous souviendrons toujours de sa force pour aller de l'avant", a déclaré Silvia Marchionini, la maire de Verbania, petit village du nord de l'Italie sur les bords du Lac majeur, où Emma Morano s'est éteinte après avoir connu trois siècles et deux millénaires.

Selon le Gerontology Research Group (GRG), un groupe de recherches américain sur les personnes âgées, la doyenne de l'humanité est désormais une Jamaïcaine, Violet Brown, née le 10 mars 1900.

Et selon ce même centre de recherches, Emma Morano, née le 29 novembre 1899 à Civiasco (Piémont), était la dernière personne connue dans le monde à être née avant 1900.

Autonome jusqu'à 115 ans

Cette forte tête, restée autonome jusqu'à ses 115 ans, attribuait sa longévité à ses décennies de célibat et à son improbable régime: trois oeufs par jour pendant près d'un siècle.

De son vivant, Emma Morano a vu défiler onze papes, trois rois d'Italie et douze présidents de la République, même si elle est restée loin du record de 122 ans de la Française Jeanne Calment.

Très indépendante, elle s'est séparée de son mari violent juste après la mort de leur unique fils à l'âge de quelques mois. C'était en 1938, plus de 30 ans avant la légalisation du divorce en Italie.

Elle a ensuite vécu seule, à une époque où cela ne se faisait pas, travaillant jusqu'à ses 75 ans dans une fabrique de sacs en toile de jute. Et ne s'est résolue qu'à l'âge de 115 ans à accepter l'aide d'une infirmière à plein temps, dans dans son petit appartement.

Elle y avait reçu l'AFP à l'automne 2016. Entre une grande armoire couverte de boîtes en carton et une série hétéroclite d'images pieuses, elle conservait son diplôme de "Doyenne de l'humanité" délivré par le Guinness et une la montrant avec son médecin, Carlo Bava, des oeufs à la main.

 

 

Plus de 100'000 oeufs

Car rares seraient les diététiciens à recommander le régime d'Emma Morano. Souffrant d'anémie lorsqu'elle avait 20 ans - juste après la Première guerre mondiale -, elle avait reçu d'un médecin le conseil de manger trois oeufs par jour, deux crus le matin et un en omelette à midi.

Elle a scrupuleusement suivi ce régime, avalant au fil du temps plus de 100'000 oeufs, avant de se découvrir dans ses dernières années une passion ravageuse pour les biscuits.

"Emma a toujours mangé très peu de légumes, très peu de fruits", racontait le Dr Bava, qui l'a suivie pendant près de 30 ans et attribuait quant à lui la longévité de sa patiente à la génétique, dans la mesure où beaucoup de membres de sa famille ont vécu très vieux.

Son régime aurait en effet dû lui détruire le foie et les poussières de l'usine de toile de jute lui ravager les poumons. "Mais avec Emma, je pense qu'elle aurait pu manger du gravier et vivre très longtemps", plaisantait le médecin.

Sens de l'humour

La régularité de son quotidien et son caractère bien trempé ont également aidé. Ainsi, la vieille dame n'a jamais accepté de mettre les pieds dans un hôpital, ne serait-ce que pour une opération de la cataracte.

Elle voyait et entendait très mal, s'exprimait avec difficulté et passait une grande partie de ses journées à dormir. Mais son esprit était resté très alerte, avec un solide sens de l'humour. "Ca va ma coiffure ?", avait-elle demandé avant de souffler les bougies de son 117e anniversaire en novembre 2016.

"Ce qui m'impressionne le plus, c'est sa mémoire. Elle n'oublie rien", racontait Yamile Vergara, l'infirmière colombienne de 43 ans qui prenait soin d'elle.

"Sa thérapie, c'est la bonne humeur", ajoutait-elle. "Je la fais rire et elle me fait rire. Rire, c'est le meilleur remède. Elle est très drôle ! Quand je l'appelle 'ma petite fille', parfois elle me dit 'Mais quelle petite fille ? Je suis vieille comme Mathusalem'".

Votre publicité ici avec IMPACT_medias