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Istanbul: violents incidents lors de la Gay Pride

La Gay Pride d'Istanbul a été violemment réprimée dimanche par les forces de l'ordre. La police turque a utilisé du gaz lacrymogène, des canons à eau et par endroits des balles en caoutchouc.

28 juin 2015, 17:27
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La police anti-émeutes turque a violemment réprimé dimanche une Gay Pride organisée dans le centre d'Istanbul. Elle a lancé des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau pour disperser des milliers de manifestants rassemblés pacifiquement, a constaté l'AFP.

Présente en nombre à l'entrée de la grande artère piétonne d'Istiklal, la police a chargé en force la foule lorsque des manifestants portant des drapeaux d'arc-en-ciel ont scandé des slogans dénonçant "le fascisme" du régime du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

Elle a utilisé par endroits des balles en caoutchouc. Au moins cinq manifestants ont été interpellés par la police.

Avant le lancement de la marche, de nombreux policiers en tenue ont fermé l'accès à la place Taksim, sur laquelle s'ouvre la rue d'Istiklal, centre de la contestation contre le régime islamo-conservateur de l'été 2013. Depuis, tout rassemblement est interdit sur la place et ses abords.

Journalistes brutalisés

Un groupe de civils, apparemment des nationalistes et islamistes qui s'étaient réunis près d'Istiklal, ont attaqué les journalistes couvrant l'événement, blessant légèrement plusieurs d'entre eux dont un photographe de l'AFP. La police n'a pas bronché à cette agression, selon les témoins et les médias. Une vidéaste de l'AFP a quant à elle été brutalisée par la police alors qu'elle filmait son intervention musclée.

Cette marche devait constituer la treizième édition de la marche des fiertés homosexuelles pour soutenir les droits des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) qui s'étaient dans le passé déroulées sans incidents graves en Turquie, où l'homophobie reste répandue, surtout dans les zones rurales. Cette année, la manifestation a coïncidé avec le mois musulman du ramadan.

Indignation

Des députés de l'opposition social-démocrate au Parlement qui assistaient au début de la marche ont voulu négocier avec la police et l'un d'eux, Mahmut Tanal, du parti républicain du peuple (CHP) est monté sur un véhicule blindé de la police, selon les images diffusés par les médias.

De nombreux internautes ont fait part de leur indignation après la dispersion de la marche. "Attaquer des gens qui défilent pour soutenir l'amour n'a pas de place dans la démocratie. C'est tout simplement une honte", a lancé sur son compte Twitter Erdem Yener, un comédien connu de Turquie.

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