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Istanbul: un rassemblement pour la démocratie alors que les purges continuent

Alors que les purges massives par le pouvoir continuent, un rassemblement de soutien à la démocratie se déroulera à Istanbul, sur la place Taksim. De son côté, Recep Tayyip Erdogan a sèchement rejeté les critiques émises par l'Union européenne.

24 juil. 2016, 08:23
La manifestation de dimanche sur la place Taksim s'annonce massive. (illustration)

Un rassemblement de soutien à la démocratie est prévu dimanche sur la place Taksim à Istanbul huit jours après l'échec du coup d'Etat. Les purges massives lancées depuis par le pouvoir turc continuent.

L'appel au rassemblement d'Istanbul a été lancé par la principale formation de l'opposition turque, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate). Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan s'est associé à cet appel.

M. Erdogan a sèchement rejeté samedi les réserves et critiques émises par l'Union européenne sur les purges déclenchées après l'échec du putsch lancé le 15 juillet par une partie de l'armée.

Ce que disent les responsables européens "ne m'intéresse pas et je ne les écoute pas", a déclaré le président turc dans une interview à la chaîne de télévision française France 24. M. Erdogan a averti que la riposte ne faiblirait pas contre les partisans du prédicateur Fethullah Gülen. Ce dernier est en exil aux Etats-Unis et il est accusé par Ankara d'être l'instigateur du coup d'Etat.

Peu après la diffusion de l'interview de M. Erdogan, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a reproché à Ankara de "mettre en prison l'avenir" de la Turquie.

 

Mesures prises

Dernières mesures en date, la Turquie, où l'état d'urgence a été instauré jeudi pour la première fois en quinze ans, a porté de quatre à 30 jours la durée maximale des gardes à vue. Elle a aussi dissous plus de 2000 institutions, dont la garde présidentielle.

Et samedi soir, un responsable a annoncé l'arrestation de Hails Hanci, qualifié de "bras droit" de M. Gülen. Ont été fermés 1043 établissements d'enseignement, 15 universités, 1229 associations et fondations, 19 syndicats... Le président Erdogan a répété sa volonté d'éradiquer ce "virus", ce "cancer" qui se serait "métastasé" dans les institutions.

Certes, la justice a annoncé l'élargissement de 1200 militaires du rang, une décision de libération inédite depuis le début des purges massives après l'échec du coup d'Etat. Celui-ci s'est soldé par 270 morts, dont 24 mutins, 179 civils, 62 policiers et cinq soldats loyalistes.

Mais dans la soirée le Premier ministre Binali Yildirim a annoncé à la télévision la dissolution de la garde présidentielle, car "elle n'a pas de raison d'être". Après le putsch manqué, 283 de ses 2500 membres ont été arrêtés.

Dans les rues

M. Yildirim a également indiqué que 13'002 gardes à vue avaient été prononcées depuis les événements de la nuit du 15 au 16 juillet et 5837 personnes placées en détention. Parmi celles-ci figurent 3718 soldats et 123 généraux.

"Venez ici! Venez voir à quel point c'est grave!", a lancé le ministre des Affaires européennes Omer Celik à ceux qui penseraient "que c'est juste un jeu de Pokémon". M. Gülen, a-t-il ajouté, est "plus dangereux qu'Oussama Ben Laden" et son mouvement "plus sauvage que Daech", acronyme arabe du groupe Etat islamique (EI).

Le responsable a toutefois assuré que l'accord du 20 mars entre Ankara et Bruxelles, qui a permis d'assécher le flux des migrants en route vers l'Union européenne (UE), avait continué à être appliqué "sans accroc". Il a appelé de ses voeux "un nouvel élan" dans les négociations d'adhésion avec l'UE.

Avant la manifestation de dimanche sur la place Taksim, qui s'annonçait massive, les partisans de M. Erdogan sont redescendus dans les rues samedi soir crier leur haine de Fethullah Gülen, dont un neveu a été interpellé, outre son proche collaborateur.

 

Extradition exigée

Ankara exige des Etats-Unis l'extradition du prédicateur. Dans un contexte de tension entre Ankara et Washington, le président Barack Obama a prévenu que la question d'une éventuelle remise du septuagénaire serait traitée conformément à la loi américaine.

M. Erdogan a assuré que des preuves à l'appui de cette demande d'extradition seraient envoyées d'ici "une dizaine de jours". Le président turc a affirmé que le chef d'état-major de l'armée Hulusi Akar, resté loyal et pris en otage par les putschistes, s'était vu proposer par ses ravisseurs de s'entretenir au téléphone avec Fethullah Gülen.

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