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Israël prêt à un geste sur la colonisation

Sous pression de Washington, Israël s'est dit disposé à freiner temporairement la colonisation en Cisjordanie en gelant les appels d'offres à la construction de logements. Cette suggestion, rejetée par les Palestiniens, a été saluée par le président américain Barack Obama qui a rencontré son homologue égyptien.

19 août 2009, 04:15

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu envisage de prolonger une suspension de facto des appels d'offres en place depuis neuf mois, y compris à Jérusalem-est (annexée après sa conquête en juin 1967), ont fait savoir des hauts responsables gouvernementaux. Cette annonce intervient une semaine avant une rencontre à Londres entre Benjamin. Netanyahu et l'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient George Mitchell.

Le président américain Barack Obama a félicité Israël à l'issue de sa rencontre à la Maison Blanche avec son homologue égyptien Hosni Moubarak pour son «geste dans la bonne direction» sur ce dossier. Il a appelé de nouveau les pays arabes et les Palestiniens à consentir à un geste envers l'Etat hébreu.

Selon un porte-parole d'Hosni Moubarak, Soliman Awaad, Barack Obama a dit à son homologue égyptien que Washington souhaitait présenter en septembre un plan de paix pour le Proche-Orient.

Le président égyptien a jugé qu'il fallait s'attaquer au cœur des négociations de paix israélo-palestiniennes en vue d'une solution définitive. Dans une interview publiée lundi par le quotidien d'Etat égyptien «al Ahram», Hosni Moubarak souligne aussi que l'historique des pourparlers de paix manqués depuis la conférence de Madrid en 1991 «n'encourageait pas» à rechercher la normalisation avec Israël.

La décision israélienne annoncée hier a en revanche été aussitôt rejetée comme une manœuvre par les Palestiniens qui ont fait valoir que la colonisation se poursuivait sur le terrain, via des organismes privés ou relevant de municipalités (mais largement subventionnés par l'Etat).

Le négociateur palestinien Saeb Erakat a souhaité un arrêt «sans exception» de la colonisation et a dénoncé «des ballons d'essai» et des «tromperies». «Ces déclarations sont insuffisantes. Nous voulons que les Israéliens s'engagent à arrêter la construction et à suspendre les appels d'offre déjà lancés», a renchéri Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.

A l'opposé, les représentants des colons et l'aile la plus à droite du gouvernement Netanyahu ont dénoncé cette décision. «C'est un processus dangereux, contraire aux vœux des électeurs israéliens et aux promesses claires du premier ministre avant son élection en faveur du développement des implantations. C'est une capitulation devant les diktats de l'administration américaine», a protesté Yesha, la principale organisation représentative des colons.

Hagit Ofran, du mouvement israélien La Paix Maintenant, opposé à la colonisation, a confirmé l'arrêt des appels d'offres depuis novembre dernier. Mais ce mouvement a souligné que «même en cas d'arrêt total des appels d'offres de la part du gouvernement, au moins 60% de la construction dans les colonies continuerait».

Quelque 300 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie et près de 200 000 autres se sont installés dans une douzaine d'implantations érigées à Jérusalem-est.

Washington exige en vain d'Israël un gel total de la colonisation en vue d'une reprise des négociations de paix avec les Palestiniens. /ats

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