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Irlande: la police enquêtera sur le Bloody Sunday

40 ans après le drame et la mort de 14 manifestants catholiques lors d'une manifestation pacifique, une enquête va être ouverte pour trouver les coupables. Du nom de "Bloody Sunday", ce drame avait notamment inspiré U2 et leur chanson éponyme.

06 juil. 2012, 06:58
En 2010 déjà, les familles des victimes avaient demandé que justice soit faite.

 Une enquête criminelle va être lancée pour faire la lumière sur la mort de 14 manifestants catholiques à Derry, en Irlande du Nord, le 30 janvier 1972, a annoncé jeudi la police nord-irlandaise. Cet épisode est connu sous le nom de "Bloody sunday" (dimanche sanglant)

Cette décision survient deux années après la diffusion du rapport Saville qui a montré que les civils tués par les militaires britanniques n'étaient pas armés et n'avaient à aucun moment constitué une menace pour les soldats.

La semaine dernière, la reine Elizabeth d'Angleterre, en visite à Belfast, avait serré la main de l'ancien commandant en chef de l'Ira Martin McGuinness, geste symbolique visant à marquer la réconciliation entre communautés protestante et catholique.

"Décision dans le bon sens"

"(...) Nous pensons que c'est une décision qui va dans le bon sens parce que moi-même, ma famille et la plupart des familles (des victimes) veulent que des personnes soient jugées", a déclaré John Kelly, dont le frère a été abattu lors du "Bloody sunday".

Le 30 janvier 1972, les soldats britanniques ont ouvert le feu lors d'une manifestation non autorisée dans le quartier de Bogside, fief nationaliste de Derry, ville appelée "Londonderry" par les loyalistes. Ce jour-là, treize personnes périssent et quatorze sont blessées, et l'un des blessés succombera à ses blessures. Toutes les victimes étaient catholiques.

D'après le rapport Saville, qui a coûté 240 millions d'euros et a nécessité douze années de travaux, les premiers coups de feu ont été tirés "peut-être à cause de la panique et de la peur" et qu'ensuite d'autres soldats ont réagi aux bruits de feu "en perdant leur sang-froid et en tirant à leur tour".

Escalade de la violence

Cet épisode a eu des conséquences importantes: des centaines de jeunes volontaires ont par la suite regagné les rangs de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), provoquant une escalade de la violence en Irlande du Nord mais aussi en Grande-Bretagne.

Quelque 3.600 personnes, dont 1.000 forces de sécurité britanniques, ont été tuées pendant les "troubles", les trente années de violences intercommunautaires.

En 2010, le Premier ministre David Cameron a présenté ses excuses pour le "Bloody sunday" à la suite de la publication du rapport Saville, affirmant que les morts étaient "injustifiés et injustifiables".

L'enquête pourrait durer au moins quatre ans et impliquer trente enquêteurs, selon la police nord-irlandaise, qui n'a pas donné de date au début des investigations.

La vidéo mêlant les images de U2 et du film "Bloody Sunday" réalisé en 2002:

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