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Iran: signes ténus de désescalade après 10 jours de crise.

L’Iran a semblé jouer l’apaisement dimanche après dix jours de tensions maximales avec les Etats-Unis. Celles-ci ont été marquées par des attaques et le crash d’un avion civil ukrainien abattu par «erreur» par les forces armées iraniennes.

12 janv. 2020, 21:06
L'Iran a d'abord nié être responsable du crash de l'avion ukrainien.

Même si le président américain Donald Trump a maintenu dimanche la pression avec une nouvelle mise en garde à l’Iran contre une répression de manifestations, son ministre de la Défense a assuré qu’il était prêt à discuter avec les dirigeants iraniens.

A Téhéran, la police antiémeute s’est déployée en masse après un appel à manifester en soirée. La veille, les forces de l’ordre ont dispersé un rassemblement à la mémoire des victimes de la catastrophe aérienne, qui a viré à la manifestation contre les autorités.

Volte-face de l’Iran

Après ses dénégations initiales, l’Iran a reconnu samedi que ses forces armées avaient le 8 janvier abattu avec un missile l’avion de la compagnie Ukraine International Airlines, provoquant une vague d’indignation dans le pays. 176 personnes majoritairement des Iraniens et des Canadiens ont péri.

La tension, chronique, entre ces deux pays ennemis a connu un brusque accès le 3 janvier avec l’élimination d’un important général iranien, Qassem Soleimani, à Bagdad, suivie le 8 janvier de représailles iraniennes à coup de missiles contre des cibles militaires américaines en Irak. Quelques heures plus tard, l’avion ukrainien était abattu après son décollage de Téhéran.

Rencontres diplomatiques

Dans ce climat hypertendu, l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, dont le pays est allié des Etats-Unis mais entretient de bonnes relations avec l’Iran, a rencontré à Téhéran le président iranien Hassan Rohani et M. Khamenei.

«Nous sommes convenus (…) que la seule solution à (la) crise passe par la désescalade et le dialogue», a dit l’émir. La situation demande «plus que jamais un renforcement des relations entre Etats» de la région, a jugé M. Khamenei.

«Nous sommes convenus (…) que la seule solution à (la) crise passe par la désescalade et le dialogue»
Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, émir du Qatar

M. ohani a rencontré également le ministre des Affaires étrangères pakistanais Shah Mehmood Qureshi, dont le pays a proposé ses bons offices pour tenter de rapprocher l’Iran et l’Arabie saoudite.

A Washington, le chef du Pentagone Mark Esper a assuré que Donald Trump était toujours prêt à discuter avec l’Iran «sans condition préalable». Mais fidèle à son habitude de brouiller les cartes, M. Trump a presque au même moment adressé une nouvelle mise en garde «aux leaders d’Iran».

 

 

«NE TUEZ PAS VOS MANIFESTANTS», a-t-il tweeté. «Le monde regarde. Plus important, les Etats-Unis regardent.» La veille, il avait mis en garde Téhéran contre «un autre massacre de manifestants pacifiques», en référence au mouvement de contestation violemment réprimé en Iran en novembre.

Accroc diplomatique

La manifestation de samedi à Téhéran a été à l’origine d’un nouvel accroc diplomatique entre Londres et Téhéran, après la brève interpellation de l’ambassadeur britannique Rob Macaire dans les environs du rassemblement.

Londres a dénoncé une «violation flagrante de la législation internationale». Téhéran a reproché à M. Macaire d’avoir été présent à un «rassemblement illégal» en violation des conventions diplomatiques.

M. Macaire a assuré s’être rendu au rassemblement annoncé comme une vigile à la mémoire des victimes de la catastrophe aérienne, dans lequel ont péri des Britanniques. «J’ai quitté les lieux quand certains ont commencé à lancer des slogans» contre les autorités.

«Démissionnez»

«Excusez-vous, Démissionnez», a titré dimanche le quotidien réformiste Etemad, après que l’Iran a admis son erreur. «Impardonnable», a reconnu Iran, le journal du gouvernement, tandis qu’un «Honte» en lettres de sang barrait la une de Hamshahri, quotidien de la municipalité de Téhéran.

Dimanche, le chef des Gardiens de la Révolution, le général de division Hossein Salami, a témoigné devant le Parlement sur ce drame et les frappes du 8 janvier. Il a tenu au sujet de ces frappes des propos tranchant avec des déclarations martiales antérieures. L’objectif n’était pas «de tuer des soldats ennemis», a-t-il dit.

Signe qu’un apaisement durable est encore loin d’être acquis, huit roquettes, d’origine indéterminée, se sont abattues dimanche sur une base abritant des soldats américains au nord de Bagdad, sans faire de victime américaine, selon des sources militaires irakiennes. Il y a eu quatre blessés irakiens.

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