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Irak: Terre des Hommes, première ONG autorisée à intervenir près de Mossoul

Alors que les forces irakiennes et la coalition internationale libèrent les uns après les autres les villages dans leur avancée vers Mossoul, dernier bastion de l'Etat islamique en Irak, l'ONG suisse Terre des Hommes s'apprête à intervenir dans la région pour venir en aide, en particulier, aux enfants, épuisés moralement et physiquement.

23 oct. 2016, 10:23
Terre des Hommes va concentrer ses efforts sur les enfants, à bout après deux ans d'occupation de l'Etat islamique.

L'offensive iraquienne destinée à reprendre la ville de Mossoul met en péril un grand nombre d'enfants et de familles. Terre des hommes (Tdh) est active sur une cinquantaine de sites clefs dans le corridor qui s'étire le long du Tigre au sud de Mossoul et dans lequel se concentrent les déplacements. L'organisation d'aide à l'enfance s'apprête à affronter une crise majeure.

Les opérations militaires prévues sur Mossoul vont générer une des réponses humanitaires les plus importante et les plus complexe de ces dernières années. En Irak, où 65% de la population est âgée de moins de 18 ans, la délégation de Terre des hommes s'attend à ce que la grande majorité des personnes déplacées soient des enfants.

« Nous nous préparons à accueillir un grand nombre d'enfants avec leur famille, mais aussi tout seuls. Ils arrivent exténués et n'ont quasi rien emporté dans leur fuite. Ils auront besoin d'aide rapidement », explique Marc Séré de Rivières, chef de la délégation en Irak.

 

Tdh est active en Irak depuis deux ans dans la région de Kirkouk et de Tikrit. Elle s'apprête à étendre sa zone d'intervention pour répondre aux besoins urgents d'un nouvel afflux de personnes déplacées. Grâce à ses efforts soutenus d'intégration dans la région, elle vient d'obtenir l'autorisation du gouvernement d'intervenir au sud de Mossoul. Tdh est la première ONG active dans la région. L'accès aux sanitaires et à l'eau, la protection des enfants et la distribution de biens de première nécessité sont aujourd'hui les priorités de l'organisation suisse. L'action s'étend sur les six prochains mois. Elle vise 65'000 personnes, dont un très grand nombre d'enfants.

« Certaines familles arrivent après trois jours et trois nuits de marche. Elles sont épuisées. Les enfants sont exténués physiquement et mentalement. Heureusement, nous sommes déjà bien acceptés dans la région du sud et nous pouvons venir rapidement en aide aux familles qui fuient les combats», rapporte Steve Ringel, spécialiste des crises humanitaires en charge de l'Irak. « Nous avons posé cet été des citernes d'eau sur 15 sites, alimentées quotidiennement par camions. Pour rendre les camps viables, nous sommes en train d' installer 400 toilettes et douches, ainsi que des containers à ordure. Mais le plus important reste le soutien aux enfants. »

 

Dans les semaines à venir, Tdh va intensifier* son aide d'urgence dans les zones touchées en fournissant du matériel pour se laver, pour cuisiner, pour prendre soin des bébés et pour passer l'hiver, qui s'annonce très froid. L'ONG suisse va également installer des latrines, des douches et des espaces protégés pour les enfants. Ils pourront s'y retrouver entre eux, jouer librement et oublier un instant la situation dans laquelle ils vivent.

La population est déjà en train de fuir les villages tenus par l'EI. Des centaines de familles affluent chaque jour par barques à Al Shirqat, une bourgade située au bord du Tigre dans la province de Salah al-Din. Une délégation de Tdh a pu réagir rapidement sur place.

« Une fois sur la rive, épuisés et assoiffés, les gens devaient présenter leurs cartes d'identités aux militaires présents. Des enfants pleuraient. Un homme aussi pleurait. Il avait perdu sa mère, tuée par les soldats de l'EI durant la fuite. Nous avons identifié les besoins et sommes rapidement aller chercher de l'eau. Ce jour-là, nous avons distribué 720 bouteilles! Des familles et des enfants non accompagnés continuent d'arriver sans discontinuer », témoigne Patrick Freymond, chef de base à Tikrit.

Durant la traversée en barque sur Al-Shirqat, les membres de la délégation de Tdh ont vu des femmes retirer leurs hijabs et leurs burqas et les jeter par-dessus bord. Les vêtements ont été emportés par le courant. Sur la rive sécurisée, une femme s'est réjouie de pouvoir allumer sa première cigarette en deux ans.

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