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Irak: 119 morts, 140 blessés dans deux attentats à Bagdad

Deux attentats, perpétrés par Daech, à Bagdad, le même jour. Carnage.

03 juil. 2016, 10:44
/ Màj. le 03 juil. 2016 à 17:36
Les décombres de l'explosion de Karada, à Bagdad, en Irak.

Un attentat a fait au moins 115 morts et des dizaines de blessés dans la nuit de samedi à dimanche à Bagdad. Cette attaque, revendiquée par l'EI, a visé des quartiers populaires de la capitale irakienne, alors que les habitants étaient rassemblés pour célébrer le ramadan.

L'attentat a eu lieu vers minuit dans une rue bondée du quartier commerçant de Karrada, où de nombreux habitants faisaient leurs courses avant la fête marquant la fin du ramadan, prévue en début de semaine prochaine. Un camion réfrigéré chargé d'explosifs a été actionné.

Dans un communiqué diffusé par le centre américain de surveillance de sites djihadistes SITE, l'Etat islamique (EI) a revendiqué cette action. Le groupe radical sunnite a affirmé qu'un kamikaze irakien avait fait exploser une voiture piégée près d'un rassemblement de chiites, une communauté considérée comme hérétique par l'EI.

Abadi pris à partie

Karrada est un quartier à majorité chiite où vit également une petite communauté chrétienne et qui abrite aussi plusieurs mosquées sunnites. La puissante déflagration a provoqué des incendies dans plusieurs immeubles et échoppes et les pompiers tentaient toujours d'éteindre les flammes, douze heures après l'attentat.

Le Premier ministre Haïdar al Abadi s'est rendu en convoi sur le site de l'attentat. Il y a été accueilli par des jets de pierres et de bouteilles de la part d'habitants furieux contre l'incapacité des forces de sécurité à empêcher de tels carnages.

Mesures de sécurité modifiées

Dans la soirée, M. Abadi a annoncé la modification des mesures de sécurité, notamment le retrait des détecteurs d'explosifs contestés. Il a également ordonné au ministère de l'Intérieur d'accélérer le déploiement du "dispositif Rapiscan pour la recherche de véhicules" à toutes les entrées de Bagdad et interdit l'utilisation des téléphones portables au personnel de sécurité en service.

Un second attentat, qui a également eu lieu vers minuit, s'est produit sur un marché dans le quartier chiite d'Al Chaab, dans le nord de la capitale irakienne. Une mine a explosé, faisant deux morts. Ces attentats ont été condamnés par plusieurs pays.

Effacer l'humiliation de Fallouja

Ces nouvelles attaques sont survenues une semaine après la perte par l'EI de son fief de Fallouja, tombé le 26 juin aux mains des troupes progouvernementales soutenues par la coalition internationale, après une offensive de plusieurs semaines.

Les activistes "cherchent à effacer leur humiliante défaite de Fallouja", a déclaré Djassim al Bahadli, ancien officier de l'armée reconverti en expert des questions de sécurité à Bagdad.

"C'était une erreur pour le gouvernement de penser que la source des attentats était confinée à une seule région", a-t-il ajouté. "Il y a des cellules dormantes qui opèrent indépendamment les unes des autres."

Objectif Mossoul

L'EI s'est emparé en 2014 de larges pans du territoire, mais il a depuis perdu du terrain au profit des forces gouvernementales. La seule grande ville d'Irak que le groupe djihadiste contrôle encore est celle de Mossoul (nord) et plusieurs offensives ont été lancées ou sont en préparation pour tenter de la reprendre.

Vendredi, le Pentagone a annoncé la mort de deux chefs militaires de l'EI, dont "le ministre de la guerre adjoint du groupe". Ils ont été tués le 25 juin dans une frappe de la coalition près de Mossoul.

Leur "élimination" permet de "préparer le terrain pour que les forces irakiennes puissent libérer Mossoul avec le soutien de la coalition", a-t-il dit, alors que l'administration américaine a dit espérer achever la campagne anti-EI avant la fin de l'été 2017.

 

 

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