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Inondations: près de 50 tués dans les Balkans et un million de Bosniens touchés

Le quart de la population de Bosnie est touchée par les inondations qui ont fait près de 50 tués dans les Balkans. Les destructions sont "terrifiantes" et comparables à celles de la guerre de 1992-1995, selon le ministre des Affaires étrangères.

19 mai 2014, 18:36
Dans les zones les plus touchées, le retrait des eaux révèle des scènes de désolation.

Un million de Bosniens, soit le quart de la population du pays, sont affectés par les pluies diluviennes et les inondations qui ont fait près de 50 tués dans les Balkans, a déclaré lundi le gouvernement de Sarajevo. Les destructions sont "terrifiantes" et comparables à celles de la guerre de 1992-1995, selon le ministre des Affaires étrangères Zlatko Lagumdzija.

Environ un million de personnes n'ont plus d'accès à l'eau potable en raison de ces inondations qui ont provoqué plus de 2000 glissements de terrain. Cent mille habitations et autres bâtiments sont inutilisables, a déclaré le ministre.

"Les conséquences de ces inondations sont terrifiantes", a-t-il déploré, considérant que "les destructions physiques ne sont pas moindres que celles causées par la guerre".

Un hélicoptère des Forces aériennes suisses sera engagé mardi sur place pour aider aux opérations de sauvetage pour au moins 24 heures, a indiqué dans un communiqué le Département fédéral de la défense (DDPS). Il doit quitter sa mission auprès de la KFOR au Kosovo pour rejoindre la zone d’engagement.

Des experts du Corps suisse d’aide humanitaire (CSA) vont eux être envoyés en Bosnie et en Serbie, a dit à l'ats le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Le bureau de la Direction du développement et de la coopération (DDC) en Serbie a apporté vendredi une contribution financière à la Croix-Rouge. Une aide supplémentaire doit être apportée dans les prochains jours.

Danger des mines

Dans les zones les plus touchées, le retrait des eaux révèle des scènes de désolation: maisons détruites ou ensevelies sous la boue, arbres abattus, villages parsemés de corps d'animaux en décomposition.

La découverte d'un cadavre lundi, dans le nord du pays, fait monter le bilan humain des crues dans le pays à 38 tués. Mais la liste risque de s'allonger encore. Au total, près de 50 personnes sont décédées à cause des intempéries dans ce pays, en Serbie ou en Croatie.

Les autorités ont diffusé une alerte sur le risque présenté par les mines, enfouies pendant la guerre intercommunautaire (1992-1995), que l'eau fait resurgir. Leur nombre est évalué à 120'000 et de nombreux panneaux d'avertissement signalant des champs de mines ont été emportés par les eaux.

Le directeur par intérim de la défense civile bosnienne, Fahrudin Solak, estime à 500'000 le nombre de personnes évacuées ou contraintes de quitter leurs domiciles, un déplacement de population jamais vu depuis la guerre.

Protéger la centrale électrique

Des centaines de glissements de terrain ont provoqué le chaos, surtout dans les régions montagneuses de Bosnie où la Save a dévasté les terres arables, base de l'économie nationale.

En Serbie, 25'000 personnes au moins ont été évacuées. La Save en crue continue de menacer le nord de la Bosnie et l'ouest de la Serbie, dont la centrale électrique Nikola Tesla à Obrenovac (30 km de Belgrade).

Les militaires et les employés de la centrale, qui fabrique la moitié des besoins en électricité de la Serbie, ont passé la nuit à entasser des sacs de sable pour protéger l'installation, dont certains secteurs ont été désactivés préventivement.

"La centrale devrait être à l'abri maintenant. Nous avons fait tout notre possible. Maintenant c'est entre les mains de Dieu", a déclaré le porte-parole du groupe énergétique EPS, Djina Trisovic. Les mêmes mesures ont été prises à Kostolac, où se trouve une centrale thermique.

Catastrophe "biblique"

Des centrales bosniennes et macédoniennes ont annoncé la livraison de 260 megawatts à la Serbie pour l'aider à faire face aux risques de pénurie.

A Belgrade, des centaines de volontaires remplissent des sacs de sable et les empilent le long des rives de la Save, qui devait atteindre de nouveaux pics lundi. "C'est l'Armageddon, je ne sais pas comment décrire la situation autrement", a confié à l'AFP un ingénieur de la capitale, Nedeljko Brankovic.

Le champion de tennis serbe Novak Djokovic, qui a qualifié ces intempéries de "catastrophe biblique", a annoncé son intention d'offrir aux sinistrés l'intégralité des 700'000 euros (environ 860'000 francs) remportés après sa victoire au tournoi ATP de Rome.

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