Une adolescente indienne est morte au début octobre, après avoir observé un jeûne de deux mois. Sa famille est accusée d'homicide volontaire, des associations affirmant que la fille de 13 ans avait été contrainte à se soumettre à une pratique du jaïnisme.
La jeune fille a sombré dans le coma deux jours après avoir achevé un jeûne de 68 jours. Le 4 octobre, elle est décédée à Hyderabad, apparemment d'une crise cardiaque, a annoncé dimanche la police.
Ses parents et d'autres membres de la famille ont été inculpés d'homicide volontaire à la suite de plaintes déposées par plusieurs associations, a précisé le policier chargé de l'enquête.
"Pour l'instant, rien n'est clair", a-t-il souligné. "Le corps a été incinéré et notre enquête reposera sur le rapport médical. Nous interrogerons la famille avant de poursuivre" les investigations, a-t-il ajouté.
Prospérité
Selon sa famille, l'adolescente s'était engagée à observer un jeûne de 68 jours, au cours duquel n'est autorisée que la consommation d'eau bouillie deux fois par jour.
Mais d'après la presse, un prêtre avait conseillé à la famille de demander à la fillette de jeûner afin d'apporter la prospérité à leur affaire, qui commençait à péricliter.
Le jaïnisme est une religion fondée en Inde au VIe siècle avant J.C., dont les fidèles croient dans la réincarnation. Il insiste sur la non-violence absolue, la défense de l'environnement et l'ascétisme. Il compte plus de 4 millions de fidèles dont la plupart vivent du commerce.
Les jeûnes rituels sont surtout observés par les anciens dans le jaïnisme. En 2015, un tribunal de l'ouest de l'Inde avait interdit le "santhara", une pratique consistant à jeûner jusqu'à la mort. Mais cette interdiction avait été annulée par la cour suprême, qui estimait que ce rituel était une composante de la non-violence.