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Inde: l'étudiante violée et inhumée ce dimanche, devait se marier en février

La cérémonie de crémations de l'étudiante de 23 ans violée dans un bus de New Delhi par six hommes le 16 décembre s'est déroulée ce dimanche. Elle devait se marier en décembre.

30 déc. 2012, 15:27
La cérémonie de crémation de l'étudiante victime d'un viol collectif mi-décembre en Inde s'est tenue dimanche à New Delhi. La victime devait se marier prochainement.

 La cérémonie de crémation de l'étudiante victime d'un viol collectif mi-décembre en Inde s'est tenue dimanche à New Delhi. Figure emblématique des violences faites aux femmes en toute impunité dans ce pays, la victime devait se marier prochainement.

La dépouille meurtrie de celle qui a été surnommée "Amanat", "trésor" en ourdou, a été brûlée sur un bûcher funéraire, conformément à la tradition hindoue, en présence de sa famille et de responsables politiques.

La courte cérémonie s'est déroulée quelques heures après l'arrivée du corps, placé dans un cercueil doré, à l'aéroport de Delhi où les parents de la jeune femme ont été accueillis par la présidente du parti du Congrès Sonia Gandhi et le Premier ministre, Manmohan Singh.

Alors que les autorités ont promis de renforcer les patrouilles et de faire comparaître plus rapidement les agresseurs sexuels devant justice, le Premier ministre s'est engagé à alourdir les peines prévues pour les auteurs de crimes sexuels. Les photos, noms et adresses des violeurs condamnés seront désormais publiés sur des sites internet de l'administration fédérale. La mesure concernera d'abord New Delhi, qui a été surnommée "capitale du viol".

Avec une barre de fer

C'est dans cette ville que le 16 décembre, cette étudiante en kinésithérapie de 23 ans et son ami revenaient du cinéma, où ils avaient vu "L'Odyssée de Pi", quand ils ont été pris à partie par six hommes dans un autobus, dont le chauffeur. Violée à plusieurs reprises, agressée sexuellement avec une barre de fer rouillée, la jeune femme a ensuite été jetée hors du véhicule avec son compagnon.

Elle est morte samedi de ses blessures à l'hôpital de Singapour où elle avait été transférée jeudi dans un état critique après trois interventions chirurgicales, ayant subi notamment d'importantes lésions à l'intestin et au cerveau et après avoir fait un arrêt cardiaque en Inde.

Préparatifs de mariage

Avec son compagnon, "ils avaient fait tous les préparatifs pour se marier et avaient prévu de fêter leurs noces à Delhi", a confié Meena Rai qui avait accompagné son amie pour l'aider à choisir ses habits nuptiaux. "Je suis venue parce que j'aimais vraiment cette fille. Elle était la plus brillante de toutes les filles de notre quartier", a-t-elle dit à l'AFP.

Ses proches ont unanimement loué le courage et la détermination de la jeune fille à honorer le sacrifice de ses parents qui ont vendu leur lopin de terre dans l'Etat de l'Uttar Pradesh afin de financer ses études.

Test indigne

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé dimanche son profond chagrin, avant de condamner fermement le crime: "Les violences faites aux femmes ne doivent être jamais acceptées, jamais excusées, jamais tolérées. Chaque fille et femme a le droit d'être respectée, valorisée et protégée."

De son côté, Human Rights Watch a appelé le gouvernement indien à interdire "l'indigne" traitement des victimes de viol qui sont souvent soumis à des examens non scientifiques et dégradants par des médecins.

L'ONG de défense des droits de l'Homme a dénoncé la pratique en Inde du "test du doigt", qui consiste pour un médecin à tester le relâchement du vagin de la victime, pour déterminer si elle "a habituellement des rapports sexuels".

Milliers de manifestants

La nature particulièrement violente de l'attaque a fait exploser la colère jusque-là contenue. New Delhi, dont le centre-ville a été depuis en partie bouclé par les forces de l'ordre, a été le théâtre de vastes manifestations qui ont fait au moins un mort.

Plusieurs milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées dimanche au coeur de Delhi. "Elle incarne chaque Indienne bafouée d'une façon ou d'une autre", témoignait une manifestante de 21 ans, Mahima Anand, sur la place Jantar Mantar. Des manifestants ont été arrêtés après des heurts avec les policiers mais les incidents étaient marginaux.

Les viols et viols collectifs, souvent perpétrés en toute impunité, sont fréquents en Inde où près de 90% des 256'329 crimes violents enregistrés en 2011 ont une ou des femmes pour victimes, selon les chiffres officiels.

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