Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Inde: hommages et appels au calme après la mort de l'étudiante violée

Quelques heures après la mort de l'étudiante violée le 16 décembre dans un bus de New Dehli, la police craint les manifestations. Elle boucle plusieurs quartier de la ville et appelle au calme.

29 déc. 2012, 14:33
Des policières indiennes montent la garde dans les rue de New Dehli où la police craint de nouvelles manifestations suite à la mort de l'étudiante de 23 ans violée le 16 décembre dernier dans un bus par six hommes.

Craignant de nouvelles manifestations, la police de New Delhi a appelé samedi la population au calme et a bouclé plusieurs quartiers du centre. Les autorités intervenaient quelques heures après la mort d'une étudiante victime d'un viol, emblématique des violences faites aux femmes en Inde en toute impunité.

Le chef de la police de la ville, Neeraj Kumar, a demandé aux habitants de garder leur calme après les manifestations qui ont suivi l'annonce dans la nuit de vendredi à samedi du décès de la jeune femme par l'hôpital de Singapour qui la soignait depuis deux jours.

Il a aussi annoncé le bouclage de la zone autour du monument de l'India Gate, épicentre de la colère des protestataires, et de dix stations de métro. Le chef des autorités locales de New Delhi, Sheila Dikshit, a également demandé l'apaisement et assuré que "des décisions substantielles seraient prises très bientôt" pour protéger les femmes dans la capitale.

Samedi, la population est sortie dans les rues en Inde pour exprimer son émotion après la mort de l'étudiante, dont le viol brutal avait déjà provoqué d'importantes manifestations.

"Le viol de la jeune femme et le traumatisme qu'elle a vécu ne sont pas nouveaux et cela est arrivé dans le passé mais cette affaire a fait sauter le couvercle de la marmite", a confié Anjali Raval, femme au foyer de 35 ans, lors d'un rassemblement.

Le premier ministre, Manmohan Singh, a été le premier dans la classe politique à rendre hommage à la jeune femme, dont on ignore le nom et qui a été surnommée "la fille de l'Inde" ("India's Daughter"), affirmant comprendre la vague de protestations.

Peu de plaintes de la part des victimes

Il a été imité par Sonia Gandhi, chef du parti du Congrès (au pouvoir): "en tant que femme et mère, je comprends la douleur. Son combat n'aura pas été vain". Son corps devait être rapatrié en Inde samedi, accompagné par ses parents qui se trouvaient à son chevet lorsqu'elle a été déclarée morte vendredi à 04h45 (21h45 en Suisse).

Le 16 décembre, après être montée dans un bus, l'étudiante avait été attaquée par six hommes qui l'avaient emmenée au fond du bus pour la violer à plusieurs reprises et l'agresser sexuellement avec une barre de fer rouillée. Elle avait été jetée ensuite hors du véhicule avec son compagnon.

Le bus avait passé de nombreux barrages de police pendant cette période de 45 minutes, mais à aucun moment les policiers ne s'étaient inquiétés de ce qui se passait à l'intérieur.

Les viols collectifs sont quotidiens en Inde et beaucoup d'entre eux ne font pas l'objet d'une plainte de la part des victimes, qui ne font pas confiance au système judiciaire poussif et sont découragées par les réactions des policiers hommes.

Polémique autour du transfert

Mais la nature particulièrement violente de l'attaque du bus a fait exploser la colère jusque-là contenue et a poussé le gouvernement à promettre plus de sécurité pour les femmes et des peines plus lourdes pour les crimes sexuels. La police a été sévèrement critiquée pour sa réaction contre les manifestations, comprenant l'usage fréquent de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

Le gouvernement a aussi dû se défendre d'avoir transféré la victime à Singapour afin d'éviter qu'elle ne meure sur le sol indien et ainsi n'alimente les tensions.

T.C.A. Raghavan, ambassadeur indien à Singapour, a expliqué que la décision avait été prise pour des motifs médicaux après "consultations entre l'équipe médicale de Delhi et les chirurgiens et médecins de Singapour". Il a aussi parlé du cauchemar enduré par la famille de la victime, originaire d'une région rurale de l'Uttar Pradesh au nord du pays.

"Ils m'ont plusieurs fois demandé de dire à quel point les messages de soutien et de condoléances reçus leur avait mis du baume au coeur. Et cela les conforte dans leur opinion que la mort de leur enfant va mener à un avenir meilleur pour toutes les femmes en Inde et à Delhi."

Votre publicité ici avec IMPACT_medias