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Importations d'acier et d'aluminium: Donald Trump lance les taxes

Dans quinze jours, les taxes lancées par Donald Trump sur l'acier et l'aluminium seront effectives. Des négociations pays par pays seront possibles pour une éventuelle levée.

08 mars 2018, 21:50
/ Màj. le 09 mars 2018 à 07:11
Donald Trump a lancé les taxes sur l'acier et l'aluminium.

Le président américain Donald Trump a imposé jeudi des taxes sur les importations d'acier (25%) et d'aluminium (10%) aux Etats-Unis. Il a préféré ignorer les mises en garde répétées de nombre de ses alliés, UE en tête. Les risques d'une guerre commerciale n'ont jamais été aussi forts.

Après plusieurs jours d'intenses spéculations, le président américain a signé les documents controversés qui marquent un net virage protectionniste, 13 mois après son arrivée au pouvoir. Cette décision intervient le jour même où onze pays des deux rives du Pacifique ont ressuscité, au Chili, l'accord de libre-échange transpacifique (TPP), donné pour mort il y a une année après le retrait des Etats-Unis précisément.

 

 

Ces taxes, de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, entreront en vigueur dans deux semaines. "L'industrie américaine de l'acier et de l'aluminium a été dévastée par des pratiques commerciales étrangères agressives", a déploré M. Trump. "C'est une véritable agression contre notre pays", a-t-il dit.

Canada et Mexique exemptés

Le Canada, premier partenaire commercial et premier fournisseur d'acier des Etats-Unis, en sera cependant exempté "pour le moment", de même que le Mexique. Le sort qui sera réservé à ces deux pays frontaliers des Etats-Unis sur le moyen terme dépendra en particulier de l'issue des négociations en cours sur l'accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Selon un responsable de l'exécutif américain, tous les pays concernés pourront entamer des discussions avec les Etats-Unis pour négocier, eux aussi, une éventuelle exemption.

 

 

Le président républicain de la chambre des représentants, Paul Ryan, a publiquement dénoncé dans la soirée la décision de Donald Trump. "J'en crains les conséquences imprévues", a-t-il déclaré, tout en saluant l'exemption accordée pour le Canada et le Mexique.

La Bourse de New York, qui avait hésité juste après ces annonces, a fini en légère hausse.

Riposte européenne

Réagissant dans la soirée aux annonces de la Maison-Blanche, la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, a indiqué qu'elle allait tenter d'obtenir des clarifications. "L'UE est une proche alliée des Etats-Unis et nous continuons d'être d'avis que l'UE devrait être exclue de ces mesures", a-t-elle commenté sur Twitter.

"Je suis impatiente de rencontrer (le représentant au commerce des Etats-Unis Robert) Lighthizer samedi à Bruxelles pour discuter", a ajouté Mme Malmström. M. Lighthizer, ainsi que le ministre japonais de l'économie, Hiroshige Seko, sont attendus samedi dans la capitale belge pour une réunion avec la Commission européenne.

 

 

Bien avant la promulgation de ces taxes, l'UE avait préparé une riposte. Mme Malmström l'avait présentée mercredi. La première contre-mesure consiste à mettre en place des taxes sur une liste de produits américains emblématiques, comme les jeans ou le beurre de cacahuète, afin de compenser en valeur la perte pour l'industrie européenne et d'envoyer un message politique à M. Trump.

Les Européens pourraient aussi instaurer des mesures dites "de sauvegarde" pour protéger les secteurs de l'acier et de l'aluminium des flux étrangers qui ne trouveraient plus de débouchés sur le marché américain à cause des nouveaux droits de douane.

Réponse chinoise appropriée

L'UE envisage, enfin, de déposer une plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC), peut-être avec les autres pays concernés.

Jeudi, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, est à son tour monté au créneau, redoutant que l'escalade de mesures protectionnistes ne compromette la croissance. Les Européens exportent environ 5 milliards d'euros d'acier et 1 milliard d'euros d'aluminium chaque année vers les Etats-Unis.

Du côté des autres partenaires commerciaux, la Chine a indiqué qu'elle adopterait une "réponse appropriée et nécessaire" face à des sanctions commerciales américaines. "Dans notre époque mondialisée, ceux qui recourent à la guerre commerciale choisissent le mauvais remède. Ils ne feront que pénaliser les autres tout en se pénalisant eux-mêmes", a affirmé le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi.

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