Le président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch a affirmé vendredi qu'il n'avait "pas été renversé". Il a promis de "poursuivre la lutte pour l'avenir de l'Ukraine", lors de sa première apparition en public depuis qu'il a été renversé il y a une semaine.
M. Ianoukovitch a déclaré avoir été contraint de quitter l'Ukraine après des menaces sur sa vie, affirmant que le pouvoir avait été pris "par des jeunes gaillards nationalistes et pro-fascistes", lors d'une conférence de presse à Rostov-sur-le-Don, ville du sud de la Russie proche de la frontière ukrainienne.
L'ancien président a également dénoncé une politique occidentale "irresponsable", coupable d'indulgence vis-à-vis des manifestants de "Maïdan", la place de l'indépendance à Kiev.
"La crimée doit rester ukrainienne"
Le président déchu a affirmé que la Crimée, république autonome ukrainienne, majoritairement russophone, devait rester dans le sein de l'Ukraine tout en conservant son autonomie.
Viktor Ianoukovitch a ajouté qu'il n'avait pas rencontré le président russe Vladimir Poutine depuis son départ de Kiev, sous les menaces, a-t-il dit, d'une "bande d'extrémistes" "pro-fascistes" qui ont usurpé le pouvoir, mais qu'il s'était entretenu avec lui au téléphone.
L'ex-chef de l'Etat a par ailleurs jugé "illégale" l'élection présidentielle anticipée du 25 mai à laquelle il a indiqué qu'il ne se présenterait pas.
Pas d'ordre de tirer sur les manifestants
L'ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch a déclaré n'avoir jamais donné l'ordre à la police de tirer sur les manifestants de la place de l'indépendance à Kiev dont les trois semaines de contestation ont été réprimées dans le sang. Il a imputé la bain de sang aux manifestants.