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Huit membres d'une équipe de sensibilisation à Ebola ont été tués en Guinée

Portés manquants mardi après une opération de sensibilisation sur la maladie Ebola dans le sud de la Guinée, huit membres de l'équipe ont été retrouvés morts jeudi. Ils ont été tués par des villageois.

19 sept. 2014, 08:41
Huit responsables locaux et journalistes guinéens portés manquants après des heurts mardi lors d'une opération de sensibilisation à l'épidémie d'Ebola dans le sud du pays ont été retrouvés morts, a annoncé jeudi le gouvernement (ici le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana). Ils ont été tués par des villageois.

Huit responsables locaux et journalistes guinéens portés manquants après des heurts mardi lors d'une opération de sensibilisation à l'épidémie d'Ebola dans le sud du pays, région la plus touchée, ont été retrouvés morts, a annoncé jeudi le gouvernement. Ils ont été tués par des villageois.

Huit corps ont été retrouvés dans le village de Womé, dont la plupart des habitants ont pris la fuite, près de N'Zérékoré, deuxième plus grande ville de Guinée, dans la région forestière, a déclaré à la radio le ministre de la Communication Alhoussein Kaké Makanéra, qui se trouvait sur place.

Les corps, exhumés d'une fosse septique de l'école primaire, sont ceux de "membres de la délégation du gouvernorat qui était allée mardi sensibiliser les populations sur comment se tenir en cette période à risques dus à l'épidémie à virus Ebola", a précisé le porte-parole du gouvernement Albert Damantang Camara.

"C'est vraiment triste et c'est dur à croire, mais ils ont été tués froidement par les villageois de Womé", a-t-il ajouté. Il a assuré que le gouvernement ferait "tout ce qui est en son pouvoir pour arrêter et traduire les auteurs devant les juridictions compétentes".

Déplorant "d'innocentes victimes", M. Camara a indiqué que parmi elles figuraient des responsables de santé locaux, ainsi que des journalistes de radio. Au moins cinq personnes étaient portées manquantes depuis les heurts qui ont fait 21 blessés mardi à Womé, selon les autorités locales.

Ramener le calme

"Les villageois se sont violemment attaqués (mardi) à coups de pierres et de bâtons à la délégation conduite par le gouverneur, Lancéi Condé, faisant au moins 21 blessés", avait indiqué le lieutenant Richard Haba, de la gendarmerie locale.

Le gouvernement a envoyé mercredi soir une délégation conduite par le ministre de la Santé, le médecin-colonel Rémy Lamah, pour ramener le calme à Womé. Les villageois y avaient érigé des barricades, "abattu des arbres pour arrêter la circulation et même cassé un pont", selon un responsable de sécurité.

Les manifestants soupçonnaient les membres de l'équipe de sensibilisation d'être venus les tuer parce que, selon eux, Ebola n'est qu'une invention des Blancs pour tuer les Noirs", avait expliqué le lieutenant Haba.

Le gouverneur de N'zérékoré a dénoncé jeudi sur une radio locale "des gens tapis dans l'ombre qui manipulent les populations sous prétexte que la fièvre Ebola n'est qu'une invention des Blancs".

Réaction de déni

La lutte contre Ebola, une maladie à fort taux de mortalité, contre laquelle il n'existe aucun traitement spécifique et jusqu'à présent inconnue dans cette partie de l'Afrique, s'est heurtée à des réactions de déni, parfois violentes, des populations des pays touchés.

Au moins 55 personnes avaient été blessées fin août à N'zérékoré, et un couvre-feu avait été imposé dans la ville à la suite d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Des commerçants protestaient alors contre une équipe de santé venue, selon eux, pulvériser du produit désinfectant dans leur marché sans préavis.

A la mi-août, des jeunes de la banlieue populaire de West Point, à Monrovia, avaient pris d'assaut et pillé un centre d'isolement pour malades, niant la présence d'Ebola au Liberia, pourtant de loin le pays le plus touché par l'épidémie, allant jusqu'à piller de la literie souillée et potentiellement contaminée.

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