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Gurlitt: "La collection doit rester en Allemagne", selon la cousine de l'artiste

La cousine de Cornelius Gurlitt, Uta Werner, 88 ans, ne veut pas que la collection de l'artiste soit confiée au Musée des Beaux-Arts de Berne. "La collection doit rester en Allemagne", dit-elle.

20 mars 2016, 17:37
La collection comprend plus de 1500 tableaux dont des Picasso, des Monet ou des Chagall, sortis de l'oubli en 2012.

La cousine de Cornelius Gurlitt, Uta Werner, 88 ans, est persuadée que l'héritage de son cousin lui sera attribué, et non au Musée des Beaux-Arts de Berne. "La collection doit rester en Allemagne", dit-elle, "tous les arguments plaident en ce sens".

Elle et ses enfants ont déjà pris des dispositions pour une recherche "rapide et efficace" sur la provenance des tableaux, a-t-elle confié à la SonntagsZeitung, le premier journal suisse auquel elle a accordé un entretien.

"Mes avocats ont déjà pris contact avec une organisation internationale qui s'engage en faveur des intérêts des victimes et qui a beaucoup d'expérience en matière de recherche sur la provenance". Mme Werner s'attend à ce qu'une douzaine seulement des 1500 oeuvres soient effectivement des objets pillés sous le régime nazi. Jusqu'à présent, après deux ans de travaux, seuls cinq tableaux ont été identifiés comme tels par un groupe de travail allemand.

Etant à moitié juive, elle est solidaire avec les descendants de citoyens juifs qui s'étaient fait déposséder de leurs oeuvres d'art par les nazis ou avaient dû les vendre en dessous de leur valeur pour financer leur fuite. Cela s'explique par sa biographie: son père avait dû vendre sa précieuse collection de livres musicologiques pour nourrir sa famille, "parce que les nazis l'avaient chassé de l'université".

Manifestement pas apte à faire un testament

Pour sa cousine, il ne fait aucun doute que Cornelius Gurlitt n'était pas en pleine possession de ses capacités lorsqu'il a rédigé son testament en faveur du Musée des Beaux-Arts de Berne. Il ressort de lettres issues de l'héritage que le défunt se sentait persécuté. Elle et ses enfants l'ont fait établir par psychiatre, "le résultat était sans ambiguïté".

Fin 2015, dans un rapport de 146 pages, un expert est arrivé à la conclusion que M. Gurlitt avait légué ses oeuvres au musée bernois en pleine possession de ses capacités. Début mars, Uta Werner, qui avait été déboutée en première instance, a soumis à la Cour d'appel de Munich trois contre-expertises qui renforcent sa position.

Elle apprécie beaucoup le Musée des Beaux-Arts de Berne, a dit Mme Werner dans l'interview. Mais en Allemagne, il y a "de nombreux musées grandioses" qui ont les mêmes compétences professionnelles que celui de Berne.

Cornelius Gurlitt est décédé il y a deux ans. Il avait hérité un important patrimoine artistique de son père, un marchand d'art controversé sous le Troisième Reich. La collection comprend plus de 1500 tableaux dont des Picasso, des Monet ou des Chagall, sortis de l'oubli en 2012 lors de leur découverte dans l'appartement du vieillard à Munich.

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