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Grèce: une femme succédera au président de la République Prokopis Pavlopoulos

Ekaterini Sakellaropoulou, 63 ans, devrait être élue mercredi présidente de la Grèce. Une première pour le pays, en queue du peloton européen en matière de parité.

22 janv. 2020, 07:34
Ekaterini Sakellaropoulou avait déjà ouvert une brèche en octobre 2018 en devenant la première femme à présider le Conseil d'Etat (illustration).

La Grèce, qui doit se doter pour la première fois mercredi d’une femme présidente, fait le choix de la rupture avec les clichés dominants dans ce pays. Athènes est en queue du peloton européen en matière de parité.

Ekaterini Sakellaropoulou, 63 ans, qui doit être élue mercredi au parlement grec, avait déjà ouvert une brèche en octobre 2018, en devenant la première femme à présider le Conseil d’Etat, dans un secteur où les postes clés sont réservés aux hommes.

Il y a une semaine, elle était proposée par le premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis pour succéder à l’actuel président de la République Prokopis Pavlopoulos dont le mandat expire en mars.

 

 

«Pas positif»

«Il s’agit d’un pas positif, qui rompt avec les clichés de domination des hommes dans les centres de décision», a commenté auprès de l’AFP Maria Stratigaki, professeure de politique sociale à l’Université de Pantion à Athènes.

Cette experte souligne «l’importance de ce choix dans une société où les discriminations vis-à-vis des femmes sont encore très patentes, allant du dysfonctionnement de la parité aux différences salariales». La Grèce occupe la dernière place en matière d’égalité hommes-femmes selon l’indice européen du genre (EIGE).

«Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, la société grecque est encore marquée par la discrimination contre les femmes», a reconnu le Premier ministre, en expliquant pourquoi il avait fait le choix du «progrès» en rupture avec la tradition des hommes chefs d’Etats.

Un discours prophétique

Il y a un an, Ekaterini Sakellaropoulou avait prononcé un discours lors d’une conférence à l’Université de Panteion sur le rôle des femmes dans la société et souligné «le long combat des femmes vers l’égalité».

«Malgré les pas importants réalisés, les problèmes n’ont pas disparu», avait-elle alors déclaré. «Le temps est en faveur du changement», avait-t-elle dit, citant l’américaine Ruth Bader Ginsburg (RBG), la juge emblématique à la Cour suprême des Etats-Unis, célèbre pour ses luttes pour les droits des femmes.

Malgré l’arsenal législatif grec qui prévoit un quota obligatoire de 40% de femmes, ces dernières sont rarement élues. L’actuel gouvernement de Kyriakos Mitsotakis ne comprend que deux femmes ministres comme celui de son prédécesseur de gauche Alexis Tsipras.

Les raisons? D’une part, la communication politique et les médias qui accordent plus de visibilité aux hommes et, d’autre part, le manque de femmes à des postes-clés, s’accordent à dire les experts.

Consensus

Les associations de défense de femmes ont récemment multiplié leurs manifestations dénonçant la chape de plomb qui recouvre les discriminations et les violences faites aux femmes en Grèce.

Maria Syrengela, secrétaire générale de l’organisation gouvernementale Egalité des genres, espère que l’élection d’Ekaterini Sakellaropolou à la présidence grecque servira d’«effet déclencheur pour que les femmes retrouvent une position digne dans la société».

Toutefois, certains analystes qualifient le choix d’Ekaterini Sakellaropoulou «d’astuce de communication» du Premier ministre, critiqué pour ses positions conservatrices en matière de droits.

 

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