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Grèce: poursuites pénales contre les membres du parti Aube dorée

Les autorités grecques ont frappé samedi un grand coup contre Aube dorée, arrêtant le chef du parti d'extrême-droite et quatre députés. Des poursuites pénales ont été engagées.

29 sept. 2013, 08:12
Nikos Michaloliakos, président du parti néonazi grec, a été arrêté par les autorités grecques.

La police grecque enquête notamment sur d'éventuels liens entre Aube dorée, dont des membres sont entrés pour la première fois au Parlement grec en 2012, et le meurtre du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, alias Killah P, tué le 17 septembre par un néonazi se réclamant du parti d'extrême droite.

Les personnes arrêtées, le leader du parti ultranationaliste, Nikolaos Michaloliakos, son porte-parole, Ilias Kasidiaris, trois autres députés et 13 membres du mouvement, sont accusées d'avoir formé et participé à une organisation criminelle, a précisé la police.

32 mandats d'arrêt

La brigade antiterroriste, qui s'occupe du dossier, recherche un autre responsable et député du parti. Deux policiers ont également été interpellés. Au total, 32 mandats d'arrêt ont été émis par la Cour suprême.

La police a saisi trois armes à feu au domicile du chef de la formation d'extrême droite, en précisant qu'il n'avait pas de permis de port d'armes.

Le ministre de l'Ordre public, Nikos Dendias, a salué "un jour historique pour la Grèce et l'Europe". "Il n'y a pas de place pour une organisation criminelle en Grèce", a-t-il dit.

Aube dorée menace

Aube dorée, qui dément toute implication dans le meurtre du rappeur, a brandi la menace d'une démission collective de ses 18 députés si la répression continuait. Cela entraînerait des élections partielles à haut risque pour la coalition gouvernementale au moment où Athènes pourrait avoir à négocier un troisième plan d'aide avec ses créanciers internationaux.

Avant son départ pour Washington, le premier ministre Antonis Samaras a toutefois exclu la tenue d'élections anticipées. Il a déclaré que son gouvernement voulait avant tout assurer la stabilité du pays.

Le vaste coup de filet survient alors que la Grèce en crise poursuit ses négociations avec ses créditeurs internationaux et prendra début 2014 la présidence tournante de l'Union européenne.

Cadres de la police suspendus

Le meurtre de Pavlos Fyssas, 34 ans, a brutalement sorti les autorités grecques de leur atonie face aux agissements d'un parti soupçonné de nombreuses violences contre les étrangers et les militants de gauche.

La première réplique du gouvernement est survenue lundi avec la démission et la suspension de plusieurs cadres de la police grecque dans le cadre d'une enquête, toujours en cours, sur les liens entre les forces de police et les membres du parti néonazi.

La presse nationale a également sonné la charge contre Aube dorée, multipliant les révélations et témoignages anonymes d'anciens militants sur le fonctionnement paramilitaire du parti.

300 agressions

Parallèlement, la Cour suprême grecque mène des investigations tous azimuts et a relancé d'autres enquêtes enlisées sur une trentaine d'infractions attribuées à des membres d'Aube dorée.

Depuis octobre 2011, quelque 300 cas d'agressions et de violences contre des étrangers vivant en Grèce ont été répertoriés et documentés par le réseau associatif antiraciste et de défense des droits de l'homme, Dyktio.

Surfant sur le chômage et la misère qui se sont aggravés en Grèce en raison de la crise, Aube dorée est entrée pour la première fois au Parlement lors des élections de juin 2012, raflant 18 des 300 sièges.

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