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Grèce: les arrivées de migrants sont en baisse

L'accord passé entre la Turquie et l'Union européenne a fait baisser le nombre de migrants arrivés en Grèce de près de 90%. Mais, l'accord est aujourd'hui menacé.

13 mai 2016, 18:00
Le nombre de migrants arrivés en Grèce a diminué.

Le nombre de migrants arrivés en Grèce s'est effondré de près de 90% en avril suite à l'entrée en vigueur d'un pacte entre Bruxelles et Ankara pour réduire cet afflux. Mais cet accord ne tient désormais plus qu'à un fil.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), seules 3360 arrivées ont été enregistrées le mois dernier en Grèce, contre 26'971 en mars. L'accord UE-Turquie est entré en vigueur le 20 mars.

 

Frontex, l'agence chargée des frontières extérieures de l'UE, chiffre pour sa part à 90% la chute des arrivées en Grèce en avril. Elle souligne par ailleurs que les Syriens continuent d'être les plus nombreux à entrer en Grèce, devant les Pakistanais, les Afghans et les Irakiens.

Et, pour la première fois depuis juin 2015, le nombre de migrants et de réfugiés arrivés en Italie a dépassé le mois dernier les arrivées en Grèce, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et Frontex.

 

Accord menacé

Si les effets de l'accord passé avec Ankara se font nettement sentir, de graves menaces pèsent sur l'avenir de cet arrangement en raison d'un désaccord profond avec Bruxelles sur l'exemption de visas pour les ressortissants turcs dans l'espace Schengen.

"A ce stade, je ne peux pas dire que nous ayons beaucoup d'espoir", a déclaré vendredi à la presse le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir après un entretien à Bruxelles avec le commissaire européen à l'Elargissement Johannes Hahn sur cette question.

M. Bozkir, qui s'exprimait sur les chaînes de télévision turques, a de nouveau rejeté un assouplissement de la législation antiterroriste turque, condition exigée par Bruxelles pour l'exemption de visas.

 

Loi antiterroriste pas conforme

En 2015, plus d'un million de migrants et réfugiés étaient arrivés dans l'Union européenne, en majorité des Syriens entrés en Grèce. Afin de freiner cet afflux, Bruxelles et Ankara ont décidé de renvoyer en Turquie tout migrant arrivé en Grèce depuis le 20 mars et n'ayant pas fait de demande d'asile ou dont la demande a été rejetée.

En contrepartie, l'UE a accepté de verser des milliards d'euros à Ankara et s'est engagée, pour chaque Syrien renvoyé, à en "réinstaller" un autre depuis la Turquie dans un pays membre, dans la limite de 72'000 places.

La Turquie réclame aussi une exemption de visas pour ses ressortissants dans l'espace Schengen. Mais l'UE exige au préalable une modification de la loi antiterroriste en vigueur dans le pays.

Un accord critiqué

L'organisation Médecins sans frontières (MSF) a fustigé vendredi l'accord UE-Turquie, le qualifiant d'"abdication historique" des responsabilités morales et légales de l'Europe.

Depuis le début de l'année, 188'075 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe en passant par la mer: 155'765 sont entrés en Grèce, et 31'219 en Italie, selon l'OIM. 1357 personnes ont été retrouvées mortes ou sont portées disparues.

D'après l'OIM, en avril, 9149 personnes sont arrivées en Italie, soit près de trois fois plus qu'en Grèce. La majorité de celles arrivées en Italie cette année sont originaires du Nigeria, de Gambie, de Somalie, de Côte d'Ivoire et d'Ethiopie, selon le HCR.

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