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Genève: luxe de précautions sans précédents à l'ONU

Le tenue à Genève des discussions sur le nucléaire iranien a amené l'ONU a prendre des précautions sans précédent.

15 oct. 2013, 15:25
La salle du Conseil, où se déroulent les discussions entre l'UE, les Six et l'Iran.

Le hall devant la salle du Conseil (Salle du desarmement), photographie le 22 septembre 2011 au Palais des Nations, siege europeens des Nations Unies, ONU, a Geneve. (KEYSTONE/Martial Trezzini)

L'Union européenne (UE) et l'ONU ont imposé un luxe de précautions sans précédent pour la tenue des discussions sur le nucléaire iranien au Palais des Nations. Accès interdits, couloirs bloqués, sculpture dissimulée, presse tenue à distance, les mesures prises ont interloqué les journalistes.

Une tenture blanche cache le bas-relief en marbre qui orne l’entrée de la salle du Conseil, où se déroulent les discussions entre l'UE, les Six et l'Iran. L'ONG UN Watch a affirmé que l'Iran a demandé que cette sculpture, représentant un homme nu allongé, soit dissimulée, parce que trop provocante. L'oeuvre d'art du Britannique Eric Gill, intitulée "La Création de l'Homme", est un cadeau du Royaume-Uni offert en 1938.

Hillel Neuer, directeur exécutif d'UN Watch, a dénoncé de la part de l'ONU "une dérive très dangereuse". Il a accusé l'ONU de s'être "agenouillé devant le régime fondamentaliste iranien".

De source diplomatique suisse, on réfute toute responsabilité. Interrogée par l'ats, une porte-parole du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), Linda Shepard, émet une hypothèse: ce voile blanc aurait été posé sur la sculpture pour servir d'arrière-plan de la photo officielle de la rencontre entre les délégations. "Un voile blanc était plus neutre", a-t-elle suggéré.

Accès interdit

A l'intérieur du Palais, toute une partie du bâtiment est interdite d'accès. Les couloirs menant à la salle du Conseil et aux salles attenantes où se déroulent les négociations ont été bloqués par des panneaux derrière lesquels veille la sécurité de l'ONU.

Les photographes non autorisés n'ont pas pu prendre d'images de l'arrivée des délégations à l'intérieur du Palais, contrairement à l'usage. Les quelque 400 journalistes accrédités, venus du monde entier, sont tenus à distance des pourparlers, dans le centre international de conférences situé de l'autre côté de la place des Nations.

L'UE en charge

Les délégations doivent sortir du Palais et prendre leur voiture pour venir informer la presse. Linda Shepard affirme que l'Union européenne est en charge de l'organisation pratique de la réunion. La Suisse n'a fait qu'offrir son hospitalité. La porte-parole de l'ONU Corinne Monal-Vanian a indiqué pour sa part que l'ONU a répondu aux demandes des participants en prêtant le bâtiment.

Les journalistes avaient d'autant plus de peine à comprendre les mesures de sécurité que mardi est un jour férié à l'ONU en raison de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha. Les fonctionnaires étaient donc absents du Palais et le bâtiment pratiquement désert en dehors de la présence des délégations et des gardes de l'ONU. Il n'était en outre pas possible de communiquer par Internet depuis l'intérieur du Palais, puisque le WiFi de l'ONU ne fonctionnait pas.

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