"La Suisse est profondément troublée par les conclusions de la commission d'enquête concernant les violations répétées et graves des principes de précaution, de proportionnalité et de distinction par toutes les parties au conflit", a déclaré lors du débat au Conseil des droits de l'homme l'ambassadeur de Suisse Alexandre Fasel.
"Nous déplorons les attaques et les méthodes de guerre employées par les parties au conflit dans des zones densément peuplées causant de nombreuses victimes civiles et des dommages massifs à l'infrastructure civile", a ajouté l'ambassadeur.
Il s'est déclaré en outre "profondément préoccupé par le fait que de telles attaques auraient pu être menées dans le cadre de politiques décidées ou tolérées au plus haut niveau politique et militaire".
Sortir du cercle vicieux de la violence
La Suisse a souligné l'importance d'enquêtes "crédibles, transparentes et indépendantes par toutes les parties au conflit sur les allégations de violations du droit international dont certaines sont suceptibles d'être assimilées à des crimes de guerre".
L'ambassadeur a appelé toutes les parties "à oeuvrer rapidement vers une solution permettant de sortir du cercle vicieux de la violence et de préserver un horizon politique dans le cadre de la solution de deux Etats".
"Cela implique des mesures concrètes en vue de la levée du blocus de Gaza et de la mise en place effective d'un gouvernement palestinien unifié qui soit en mesure d'assurer l'Etat de droit dans l'ensemble du territoire palestinien occupé", a conclu le représentant de la Suisse à Genève.
Lors des 51 jours de l'opération israélienne "Bordure protectrice" en juillet et août de l'an dernier, 2251 Palestiniens sont morts, dont 1462 civils, et 11'231 blessés; 67 Israéliens ont été tués, dont six civils, et 1620 civils israéliens blessés.
Manifestation à Genève
Près d'un millier de manifestants ont apporté lundi à Genève leur soutien à Israël devant le siège de l'ONU. Ils ont dénoncé le "rapport partial et honteux" de la commission d'enquête sur Gaza dans un rassemblement sans précédent.
La rue devant le Palais des Nations a été fermée à la circulation et un cordon serré des forces de police a entouré la place. Les manifestants étaient venus de toute l'Europe à l'appel d'organisations juives à l'occasion du débat organisé par le Conseil des droits de l'homme sur les violations commises l'été dernier à Gaza.
Les orateurs se sont succédé sur une tribune montée devant une pancarte "Nous défendons les droits de l'homme, nous défendons Israël". La foule a scandé après un colonel israélien: "Le Conseil des droits de l'homme est une arme dans l'arsenal du Hamas".
Au nom de la communauté juive de Suisse, Anne Weill-Lévy a exprimé sa solidarité avec l'Etat d'Israël, "seule démocratie au Proche-orient, seul pays où juifs, musulmans et chrétiens peuvent pratiquer leur religion, seul pays de la région où la presse est libre".
"Présenter Israël comme un pays qui viole en permanence les droits de l’homme et le classer dans la même catégorie que le Hamas ou d’autres organisations terroristes relève d’une politique de deux poids deux mesures", a affirmé Robert Singer, directeur général du Congrès juif mondial (CJM)