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Gaz: l'Union européenne reste vulnérable en cas de crise avec la Russie

L'UE reste très vulnérable face à un arrêt des fournitures de gaz russe transitant par l'Ukraine. Si elle compte réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou, elle doit investir dans des infrastructures pour le gaz liquéfié.

28 mai 2014, 13:10
L'UE peut faire face temporairement à un arrêt des fournitures de gaz russe transitant par l'Ukraine, mais à prix fort,

L'UE peut faire face temporairement à un arrêt des fournitures de gaz russe transitant par l'Ukraine, mais à prix fort, a annoncé mercredi la Commission européenne. Elle doit investir dans des infrastructures pour le gaz liquéfié si elle veut réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou.

L'Union européenne "reste très vulnérable", parce qu'elle importe depuis dix ans 53 % de sa consommation en énergie, ce qui lui coûte 1 milliard de dollars par jour, et "le principal fournisseur est la Russie pour 39 % de ses achats de gaz et 33 % de ses achats de pétrole", a dit le président de la Commission José Manuel Barroso.

Chargée en mars par les dirigeants européens de travailler sur les options pour réduire cette dépendance, la Commission européenne a livré mercredi deux énormes documents: une étude sur la sécurité énergétique et un plan d'actions.

Ces options vont du "développement des renouvelables", à "l'exploitation du charbon, nucléaire et gaz de schiste".

La moitié du gaz russe par l'Ukraine

Elles constituent "un très bon paquet", avait commenté José Manuel Barroso lors d'une conférence sur l'énergie le 21 mai à Bruxelles. Il va les mettre sur la table lors du sommet européen organisé à Bruxelles les 26 et 27 juin.

Mais en cas de crise dès cet hiver, si Gazprom devait couper les fournitures de gaz à l'Ukraine en l'absence d'accord sur le règlement de sa dette, l'Union européenne pourrait se trouver en difficultés, reconnaît une source européenne.

L'UE a acheté 133 milliards de m3 de gaz à la Russie en 2013 et 63 milliards de m3 ont transité par l'Ukraine.

Si le transit est interrompu, l'UE peut se tourner vers ses autres fournisseurs et puiser dans ses réserves. Les Etats membres ont actuellement 47,3 milliards de m3 dans leurs citernes, soit 58,6 % de leurs capacités de stockage.

Solidarité

Mais ils devront montrer de la solidarité avec les partenaires les plus affectés par la rupture des approvisionnements. Les réserves ne permettront par ailleurs pas de tenir sur une longue période, à moins d'imposer une réduction de la consommation interne dans les pays les plus dépendants.

Les Européens peuvent également se tourner vers leurs autres fournisseurs traditionnels, notamment la Norvège, mais ce pays est actuellement "à la limite de ses capacités et ne pourrait fournir un surplus de 130 millions de m3 par jour que pendant quelques jours", a souligné une source européenne.

Augmenter les achats de gaz naturel liquéfié est aussi une alternative, mais les prix sont plus élevés que le gaz russe.

Les Etats peuvent enfin se tourner vers Gazprom pour qu'il augmente les quantités transitant par Northstream, le gazoduc qui arrive directement en Allemagne. Mais cette solution renforce la dépendance vis-à-vis de Moscou et fait le jeu du président russe Vladimir Poutine qui a appelé les Européens à soutenir la construction de gazoducs contournant l'Ukraine.

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