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Fusillade du Thalys: la Belgique et la France enquêtent sur le parcours du tireur

Les enquêteurs belges et français tentent depuis vendredi de retracer le parcours du jeune Marocain de 26 ans qui a ouvert le feu dans un train à grande vitesse Thalys effectuant la liaison Amsterdam-Paris. Son profil d'islamiste radical semble incontournable.

08 sept. 2015, 17:00
Ayoub El Khazzani était connu de nombreux services de renseignements. Il a pourtant échappé à leur vigilance.

Les enquêteurs de l'antiterrorisme tentaient dimanche d'éclaircir le parcours et la personnalité de l'homme lourdement armé maîtrisé par des passagers vendredi dans un train Amsterdam-Paris. Ils privilégient la piste de l'islamisme radical.

Deux enquêtes étaient en cours, l'une menée par le parquet antiterroriste de Paris, dont la compétence est nationale, et l'autre par le parquet fédéral belge. La garde à vue du suspect dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure en banlieue parisienne peut durer jusqu'à mardi soir.

Le Marocain, qui aura 26 ans le 3 septembre, a commencé par nier tout projet terroriste. Il a expliqué avoir trouvé par hasard des armes dans un parc, dont il a décidé de se servir pour détrousser les voyageurs du Thalys. Depuis, il est peu disert.

Mais son profil d'islamiste radical, repéré par les services de renseignements de quatre pays européens (Espagne, France, Allemagne, Belgique), oriente bien les enquêteurs vers la piste d'une attaque terroriste. Elle aurait pu conduire à un bain de sang, si trois jeunes Américains en vacances en Europe et un père de famille britannique n'étaient pas intervenus pour le désarmer.

Le jeune homme était en effet lourdement armé: un fusil d'assaut kalachnikov, neuf chargeurs garnis, un pistolet automatique Luger et un cutter.

Armes acquises en Belgique

D'après les premiers éléments de l'enquête, l'homme, dont l'identité a été confirmée grâce à ses empreintes digitales, "vivait en Belgique, est monté dans un train en Belgique avec des armes sans doute acquises en Belgique. Et il avait des papiers délivrés en Espagne", a résumé une source proche du dossier.

Il a vécu sept ans en Espagne, de 2007 à mars 2014. Il y avait débarqué à 18 ans, d'abord à Madrid, puis à Algesiras, en Andalousie, où il s'est fait remarquer par des discours durs légitimant le djihad. Le jeune homme y a vécu de petits boulots, et a été détenu une fois pour "trafic de drogues" selon une source des services antiterroristes espagnols.

Il avait été repéré par les services de renseignements espagnols qui l'avaient signalé à leurs confrères français. Ce signalement a conduit les services de renseignements français à émettre une fiche "S" (pour sûreté de l'Etat) à son encontre. Ce signalement a permis de le localiser en Allemagne, le 10 mai dernier, alors qu'il prenait un vol pour la Turquie.

Trains et gares belges surveillées

Selon les renseignements espagnols, l'homme serait parti de France en Syrie et serait ensuite revenu en France. L'intéressé a nié ce voyage lors de sa garde à vue.

L'attaque déjouée vendredi a conduit la Belgique à renforcer les mesures de sécurité dans ses trains et ses gares. Les chemins de fer français ont, eux, instauré un numéro de signalement des "situations anormales", excluant toutefois de mettre en place des contrôles sur les quais comme dans les aéroports.

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