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Freysinger pénètre dans l'antre du «Diable»

09 juin 2011, 10:59

C'est aujourd'hui à La Haye que le turbulent leader de l'UDC valaisanne rencontre le «Mozart peroxydé» néerlandais, autrement dit le sulfureux parlementaire populiste Geert Wilders.

Pour ses nombreux contempteurs, il est l'incarnation du Diable. Mais l'immense popularité électorale qu'il a acquise, en l'espace de quelques années à peine, est surtout révélatrice du malaise profond que traversent les Pays-Bas depuis le début du 21e siècle: leur fameux «modèle des polders», fondé sur les principes de la tolérance et de la concertation tous azimuts, a vécu; la crise économique et ses corollaires obligés - accroissement du chômage, de l'instabilité politique et des peurs identitaires, etc. - ont eu raison de lui.

Geert Wilders, lui, vit bien cette situation, même s'il doit supporter en permanence la présence à ses côtés d'agents de sécurité, afin de ne pas connaître le même sort que le politicien populiste Pim Fortuyn et le réalisateur pamphlétaire Theo Van Gogh, assassinés respectivement en 2002 et 2004.

Islamophobie virulente

Les trois hommes ont un point commun: ils ont dénoncé «l'islamisation» galopante de leur pays. Mais des trois, Geert Wilders est de loin le plus virulent.

On s'en rendra probablement compte cet après-midi à La Haye, où le grand Néerlandais à la chevelure blonde peroxydée - on le surnomme «Mozart» ou «Marylin Monroe» - accueillera le conseiller national UDC valaisan Oskar Freysinger.

Les deux hommes auraient dû disserter de l'islam à Savièse, samedi, mais la commune valaisanne s'est opposée à sa venue sur son territoire. Ce n'est pas une première pour lui qui a déjà été interdit de séjour en Grande-Bretagne, en 2009.

Et pour cause: Geert Wilders hait l'islam et le trublion n'hésite pas à le clamer haut et fort, partout et à tout moment, en revendiquant le droit à une liberté d'expression dont il aimerait paradoxalement priver ses cibles musulmanes.

«Il faut bannir ce livre fasciste, le Coran. C'est un livre qui appelle à la haine et au meurtre. Si vous en coupez tous les passages haineux, vous gardez un ouvrage de la taille d'une BD de Donald Duck», avait-il notamment tonné il y a quelques mois à la tribune de la chambre basse du Parlement néerlandais, où il siège depuis 1998.

Succès électoraux

Il était à l'époque membre du parti libéral VVD, qu'il a quitté en 2004 en raison du soutien qu'a apporté sa famille politique à l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Geert Wilders a alors fondé sa propre formation, le Parti pour la liberté (PVV), qui vole de succès électoral en succès électoral: il a notamment remporté 24 sièges sur 150 lors des élections législatives de juin 2010 (il en occupait seulement neuf, auparavant), devenant ainsi le troisième parti en importance aux Pays-Bas et un allié «extérieur» incontournable du gouvernement minoritaire difficilement formé par les libéraux et les chrétiens-démocrates.

Cette alliance contre-nature s'est déjà traduite par un durcissement de la politique des Pays-Bas, que ce soit en termes d'immigration ou vis-à-vis de l'UE.

A ce sujet, Geert Wilders ne veut par exemple «plus donner un sou à ces fricoteurs de Grecs», qui plongent la zone euro dans la tourmente.

Pourtant, il veut défendre Athènes: la capitale grecque et Rome «suivront si on laisse Jérusalem tomber entre les mains des musulmans», a-t-il déclaré en Israël, un pays où il voyage régulièrement et qui constitue selon lui «la première ligne de défense de l'Ouest» contre cet islam qu'il honnit décidément: c'est une «idéologie fasciste», a-t-il souvent dit, en comparant le Coran au «Mein Kampf» d'Hitler, avec lequel il assure n'avoir aucun point commun.

Taxe sur le hidjab

Certains de ses propos, notamment relayés dans un court-métrage, «Fitna», qu'il a réalisé en 2008, lui ont valu des ennuis avec la justice. Depuis 2009, il est ainsi poursuivi pour incitation à la haine raciale et à la discrimination devant un tribunal d'Amsterdam, dont l'arrêt devrait être prononcé le 23 juin.

Cela n'a pas l'air de perturber beaucoup Geert Wilders. Redoutant que les Pays-Bas deviennent «Netherabia» et l'UE «Eurabia», il veut toujours interdire l'accès de l'Europe aux migrants des pays arabes ainsi que la construction de nouvelles mosquées. Il n'a pas renoncé à instaurer une taxe sur le port de la hidjab par les musulmanes. Et il s'est déjà attelé au scénario d'un nouveau film brûlot, sur «la vie barbare du malade mental Mahomet». Tout un programme.

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