Il avance seul dans la cour glacée des Invalides. Vêtu de sombre, une écharpe noire nouée autour du cou, François Hollande marque une pause devant la garde républicaine, qui joue une première «Marseillaise». Comme si le temps s’était arrêté, le chef de l’Etat français reste là, figé.
Dans cette enceinte dédiée aux souffrances et aux honneurs de la guerre, habitée en cette froide matinée d’automne par la peine muette et déchirante des proches des victimes, François Hollande, parce qu’il est président de la République, porte et incarne, et cela se voit. A ses épaules légèrement voûtées, à son visage grave et marqué, à sa voix sourde, enfin. «Vendredi 13 novembre, ce jour que nous n’oublierons jamais, la France a été frappée en son cœur», commence-t-il, juché sur une petite estrade. «En cet instant si grave et douloureux, où la nation fait corps avec elle-même, j’adresse en son nom notre compassion,...