Votre publicité ici avec IMPACT_medias

France: une vingtaine de mosquées considérées comme radicales fermées depuis décembre

Bernard Cazeneuve a assuré qu'une vingtaine de mosquées et de salles de prières radicales avaient été fermées depuis décembre en France. Le gouvernement veut étouffer tout discours qui pourrait appeler à la haine et au non-respect de l'égalité hommes-femmes.

01 août 2016, 18:57
Plusieurs mosquées ont été fermées depuis décembre dernier en France.

"Une vingtaine" de mosquées et salles de prière considérées comme radicales ont été fermées depuis décembre en France. "Il y en aura d'autres", de même que des expulsions de prédicateurs extrémistes, a assuré lundi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Il s'exprimait devant la presse après avoir reçu le président et le secrétaire général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech et Abdallah Zekri.

"Il n'y a pas de place - et nous nous le sommes dit - en France pour ceux qui, dans des salles de prière ou dans des mosquées, appellent et provoquent à la haine, et ne respectent pas un certain nombre de principes républicains, je pense notamment à l'égalité entre les femmes et les hommes", a souligné le ministre.

 

"C'est la raison pour laquelle j'ai pris la décision, il y a quelques mois, soit dans le cadre de l'état d'urgence, soit en mobilisant tous les moyens du droit commun, soit par des mesures administratives, de fermer des mosquées. Il y en aura d'autres, compte tenu des informations dont nous disposons", a-t-il prévenu.

Fondation de l'islam

La France compte quelque 2500 mosquées et salles de prière, dont environ 120 sont considérées comme diffusant une idéologie fondamentaliste salafiste. "Nous expulsons aussi: (...) 80 arrêtés d'expulsions ont été pris" depuis 2012, a ajouté le ministre.

La réunion de lundi entre le ministre et les responsables du CFCM portait notamment sur l'organisation et le financement de l'islam en France. Ils sont très critiqués dans la classe politique et jusque dans les rangs musulmans dans la foulée des attentats du 14 juillet à Nice (84 morts, 435 blessés) et du 26 juillet dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray (un prêtre égorgé, un blessé grave).

 

M. Cazeneuve a confirmé qu'une "fondation de l'islam de France" allait être relancée. Elle aura notamment pour mission d'oeuvrer à "garantir la totale transparence dans le financement" des mosquées, "dans le respect rigoureux des principes de la laïcité".

"Il y a là un travail technique qui est difficile, sur lequel nous travaillons de façon extrêmement méthodique et qui me conduira à faire des propositions complémentaires au Premier ministre dans le courant de l'été, de sorte à ce que nous puissions proposer un dispositif global cohérent dans le courant du mois d'octobre", a-t-il annoncé.

Travail de fond

Selon Anouar Kbibech, le conseil théologique constitué en mai commencera ses travaux à la rentrée pour "démonter tout l'argumentaire djihadiste". Il travaillera aussi sur la charte qui sera soumise à tous des imams de France "pour pouvoir avoir un engagement clair de leur part sur le discours qu'ils tiennent dans les mosquées".

La formation théologique des imams en France est en cours d'harmonisation, a-t-il ajouté, et leur formation "civique" deviendra obligatoire pour les aumôniers intervenant en prison. "Nous avons entrepris un travail de fond, nous le mènerons jusqu'au bout", a dit Anouar Kbibech.

Appel inédit

De nombreux musulmans ont manifesté dimanche leur horreur du djihadisme. Certains ont assisté à des messes aux côtés des catholiques, d'autres ont publié des tribunes dans les médias.

Dans la cathédrale de Rouen, plus d'une centaine d'entre eux se sont mêlés à la foule des quelque 2000 fidèles qui se pressaient pour une messe d'hommage au père Jacques Hamel.

A Bordeaux, l'imam de la mosquée, Tareq Oubrou, s'est rendu à l'église Notre-Dame. Il était accompagné d'une délégation d'une dizaine de fidèles, hommes, femmes et enfants.

A Nice, l'église Saint-Pierre-de-l'Ariane a reçu la visite de l'imam Otman Aissaoui et d'un groupe de fidèles. "Etre uni est une réponse à ces actes d'horreur et de barbarie", a souligné le religieux.

Tous répondaient à un appel inédit du Conseil français du culte musulman. Il a aussi été relayé en Italie où, de Milan à Palerme, de petites délégations d'imams, de responsables et de fidèles se sont rendues dans les églises.

Mise en examen

D'autre part, un homme de 36 ans interpellé à Nice puis transféré à Paris dans le cadre de l'enquête sur l'attentat du 14 juillet a été mis en examen lundi et écroué, a-t-on appris de source judiciaire.

Il a été mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste en vue de commettre des crimes d'atteinte aux personnes". Il a été placé sous mandat de dépôt, précise-t-on de même source.

Il s'agit de la sixième personne mise en examen dans l'enquête sur l'attentat revendiqué par le groupe Etat islamique qui a fait 84 morts et plus de 300 blessés à Nice.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias