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France: 36'000 "gilets jaunes" mobilisés samedi, déjà 107 interpellations

En France, 36'000 "gilets jaunes" ont entamé leur troisième samedi de mobilisation. Sur les Champs Elysées, un premier incident a eu lieu vers 8h45. Dans la capitale, près de 5000 policiers seront déployés toute la journée. Ils ont déjà procédé à 107 interpellations.

01 déc. 2018, 10:25
/ Màj. le 01 déc. 2018 à 20:08
Bien décidés à maintenir la pression sur le gouvernement, les "gilets jaunes" ont entamé leur troisième samedi de mobilisation tôt dans la matinée.

Barricades, voitures incendiées, vitrines brisées... Paris a été samedi le théâtre d'un déchaînement inhabituel de violences de casseurs, en marge de rassemblements de "gilets jaunes".

"On est dans un état insurrectionnel", a résumé Jeanne d'Hauteserre, la maire de droite du 8e arrondissement, un des quartiers huppés de la capitale française où se sont concentrées de nombreuses violences. La cheffe de l'opposition d'extrême droite Marine Le Pen a elle aussi parlé d'une "situation insurrectionnelle".

"Nous sommes en train de restaurer l'ordre républicain", a commenté sur la chaîne de télévision BFM TV le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, qui a relevé que les manifestants violents "s'éclatent (en plusieurs points de la capitale) de manière à rendre plus difficile" le travail des forces de l'ordre et a appelé les manifestants à quitter les rues.

 

 

Rare violence

Des scènes d'une violence extrêmement rare ont éclaté en plusieurs points des beaux quartiers parisiens - y compris autour du célèbre Arc de Triomphe en haut de l'avenue des Champs-Elysées -, où le feu a été mis à des automobiles, du mobilier urbain a été saccagé, des magasins ont été pillés... .

Le bilan officiel était de 92 blessés, dont 14 au sein des forces de l'ordre. Vers 18h00, 194 personnes avaient été interpellées à Paris.

Le Premier ministre Edouard Philippe s'est dit "choqué" par les violences à Paris, où il y avait encore plusieurs rassemblements de "gilets jaunes" en fin de journée, à l'Arc de triomphe, rue de Rivoli, ou encore dans le jardin des Tuileries. Des casseurs, avec ou sans gilets jaunes - une "tenue de camouflage"pour certains selon M. Nunez -, en profitaient pour sévir.

Dans cet Ouest parisien, où bat le coeur du pouvoir français, saturé de gaz lacrymogène et des fumées dégagées par l'incendie de voitures ou de mobilier urbain, "gilets jaunes", casseurs et policiers jouaient au chat et à la souris, au milieu des Parisiens et des touristes qui visitaient ces quartiers commerçants à l'approche des fêtes de Noël.

 

 

Ambiance insurrectionnelle

A la nuit tombée, incendies, fumée, barricades, plongeaient certains points de la capitale dans une ambiance insurrectionnelle. Un véhicule de police a été incendié et des bâtiments ont pris feu aussi, a déclaré M. Nunez, précisant que ces incendies d'immeubles avaient été éteints par les pompiers.

Sur l'Arc de Triomphe, une main avait tagué "Les gilets jaunes triompheront". Sur l'Opéra : "Macron = Louis XVI", le roi guillotiné en 1793.

 

Parmi les manifestants pacifiques, certains dénonçaient ces violences. "Nous sommes un mouvement pacifique, c'est juste que nous sommes désorganisés, c'est le foutoir car nous n'avons pas de leader", déplorait un retraité de 68 ans.

"Ca fait quinze jours qu'on essaye de se faire entendre et y a rien qui bouge. Il va falloir à un moment que Macron nous entende sinon ça va être de pire en pire", a déclaré un agriculteur de 52 ans arrivé de l'Yonne.

 

Plusieurs leaders politiques, dont celui de l'extrême gauche Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, ont accusé le gouvernement de laisser la violence s'installer pour discréditer une colère populaire à laquelle ils n'ont pas de réponse.

Mobilisation en baisse

Les autorités ont recensé environ 75'000 manifestants en France vers 15h00, moins qu'au cours des deux précédentes journées de mobilisation. Ailleurs en France, plusieurs rassemblements de "gilets jaunes" se sont déroulés, pour beaucoup calmement, mais certains heurts les ont aussi émaillés.

M. Nunez a affirmé qu'il ne faisait "pas d'amalgame" entre casseurs et manifestants pacifiques.

Des face-à-face tendus ont opposé samedi après-midi des "gilets jaunes" aux forces de l'ordre dans le sud-ouest, à Bordeaux, Toulouse, Tarbes ou Auch, alors que dans d'autres villes d'Occitanie, de nombreux barrages filtrants ou bloquant totalement la circulation ont été organisés.

Des dégradations "importantes" ont été commises à Charleville-Mézières en marge d'une manifestation des "gilets jaunes". Des heurts ont éclaté à Strasbourg ou Marseille, mais ces violences sont sans commune mesure avec celles de la capitale.

 

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