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France: un homme décapité en région parisienne, dix personnes en garde à vue

Scène de chaos à Paris. Un enseignant français qui avait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves a été décapité vendredi. Son assaillant a été tué par la police. Dix personnes sont en garde à vue.

16 oct. 2020, 19:13
/ Màj. le 17 oct. 2020 à 20:05
Un périmètre de sécurité a été installé et le service de déminage appelé, en raison d'une suspicion de gilet explosif (archives).

Un enseignant qui avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet a été décapité vendredi à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Son agresseur présumé tué par la police dans la ville voisine d’Eragny (Val-d’Oise).

«Ce soir, c’est la République qui est attaquée avec l’assassinat ignoble de l’un de ses serviteurs, un professeur», a réagi sur Twitter le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, «notre unité et notre fermeté sont les seules réponses face à la monstruosité du terrorisme islamiste.»

 

 

Assaillant russe de 18 ans

L’agresseur est décédé, a-t-on indiqué de source judiciaire.Il s'agit d'un jeune Russe tchétchène de 18 ans né à Moscou. Il était connu pour des antécédents de droit commun, mais disposait d'un casier vierge, et n'était pas connu pour sa radicalisation.

Selon une source porche de l’enquête, il a crié «Allah Akbar» avant d’être abattu. 

Choc et incompréhension

Le choc et l’incompréhension dominaient vendredi soir chez les riverains rencontrés par l’AFP dans ce quartier pavillonnaire, qu’ils décrivent comme calme et sans histoire.

La victime aurait, selon Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE, «invité les élèves musulmans à sortir de la classe» avant de montrer une caricature du prophète accroupi avec une étoile dessiné sur ses fesses et l’inscription «une étoile est née».

«Mon fils était dans la classe le jour où le professeur les a fait sortir parce qu’ils étaient musulmans, parce qu’il devait montrer une caricature du prophète», a expliqué à l’AFP un parent d’élève ayant requis l’anonymat, dont le fils est en classe de 4e.

«Il n’y a qu’une petite fille qui est restée, qui n’a pas voulu sortir, c’est cette petite fille-là qui a dit qu’il avait montré la photo d’un homme tout nu», a-t-il poursuivi. «Apparemment, il n’a pas fait ça méchamment, mon fils m’a dit qu’il a fait ça pour préserver les enfants, pour ne pas être vexés, pour ne pas être choqués», a encore ajouté ce parent d’élève.

Dix personnes en garde à vue

Le magistrat a également précisé qu'un message de revendication posté sur Twitter juste après le meurtre, faisant le lien avec Mahomet, émanait bien de cet individu.

Un total de dix personnes ont été interpellées et placées en garde à vue depuis vendredi soir. Il s'agit de proches de l'assaillant, mais aussi du père d'une des élèves du professeur, qui l'avait livré à la vindicte sur les réseaux sociaux, ainsi qu'un militant islamiste très actif, Abdelhakim Sefrioui.

Selon les éléments dévoilés par M. Ricard, le professeur avait organisé avec ses élèves un débat, prévu dans le cadre des cours d'éducation civique, au cours duquel il a montré des caricatures du prophète Mahomet. Il avait alors proposé aux élèves qui le souhaitaient de ne pas regarder certains dessins.

«Abominable attentat»

L’attentat a soulevé une vague d’indignation dans la classe politique. A l’Assemblée nationale, les députés se sont levés pour «saluer la mémoire» du professeur et dénoncer un «abominable attentat».

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a adressé samedi ses "pensées" aux enseignants "en France et partout en Europe" après la décapitation d'un professeur d'histoire d'un collège de Conflans-Sainte-Honorine, près de Paris.

"J'ai appris avec horreur l'assassinat d'un professeur à Conflans-Sainte-Honorine. J'adresse mes condoléances à sa famille et aux Français. Mes pensées vont aussi aux enseignants, en France et partout en Europe. Sans eux, il n'y a pas de citoyens. Sans eux, il n'y a pas de démocratie", a-t-elle publié sur Twitter.

 

 

Cette attaque survient trois semaines jour pour jour après l’attentat au hachoir perpétré par un jeune Pakistanais de 25 ans devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, qui avait fait deux blessés graves.

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