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France: le procès Cahuzac s'est ouvert sur un fond de compte caché à l'étranger

L'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui avait menti sur un compte caché en Suisse, puis à Singapour, a commencé à comparaître devant les juges ce lundi, notamment pour fraude fiscale et blanchiment. Il risque jusqu'à 7 ans de prison et 2 millions d'euros d'amende.

08 févr. 2016, 08:41
/ Màj. le 08 févr. 2016 à 17:27
L'ancien ministre français du budget Jérôme Cahuzac arrive au palais de justice de Paris pour le premier jour de son procès pour fraude fiscale.

Ancien ministre français du budget et pourfendeur de la fraude fiscale, Jérôme Cahuzac fait face depuis lundi à la justice pour de l'argent caché à l'étranger et notamment en Suisse. Il risque jusqu'à sept ans de prison.

Disparu de la scène politique après le scandale retentissant qui avait ébranlé au printemps 2013 la présidence de François Hollande, c'est un homme de 63 ans "brisé" qui s'est présenté à la barre du tribunal correctionnel de Paris. Des commentateurs ont évoqué le terme de "prince déchu".

Costume sombre sur chemise blanche, Jérôme Cahuzac est arrivé seul lundi devant une meute de journalistes. La presse a d'ailleurs qualifié ce procès "d'énorme mensonge" ou de "Pinocchio de Bercy", en référence au nom du siège du ministère français des Finances.

"Je suis retraité", a d'abord précisé d'une voix neutre l'intéressé à ses juges. L'ancienne étoile montante de la gauche pourrait échapper temporairement à l'opprobre public: sa défense entend en effet contester le cumul des sanctions pénales et fiscales.

Si le Conseil constitutionnel en est saisi, le procès sera reporté de plusieurs mois. Les débats sont prévus pour durer jusqu'au 18 février.

Aveux devant l'évidence

Lorsqu'il est mis en cause fin 2012, le chevalier blanc de la lutte contre la fraude fiscale commence par tout nier. "Les yeux dans les yeux" des médias, des députés et du président, avait-il alors dit. Mais les preuves se sont accumulées avant de passer aux aveux.

Acculé à la démission en mars 2013, Jérôme Cahuzac a renoncé à tous ses mandats et quitté précipitamment la politique. Ses confidences sont rares, mais le déni n'est jamais loin. "J'ai construit ma vie politique de façon scrupuleusement honnête", affirmait-il encore en 2014, mais accepter de devenir ministre a été "l'erreur de ma vie".

Nom de code "Birdie"

Les époux Cahuzac se sont livrés entre 1992 et 2013 à des manoeuvres dont le récit, tel qu'il est fait par les enquêteurs, oscille entre le roman de gare et le manuel de délinquance financière.

Sous le nom de code "Birdie", Jérôme Cahuzac s'est fait livrer par deux fois 10'000 euros en espèces dans une rue de Paris. Lorsque le secret bancaire commence à se fissurer en Suisse, les quelque 600'000 euros que détient Jérôme Cahuzac sur sol helvétique prennent la route de Singapour, en faisant un détour par une société-écran enregistrée aux Seychelles.

L'argent a servi à payer des vacances somptuaires en Corse. Sans oublier des appartements aux enfants du couple établis à Londres. Depuis, l'épouse du prévenu a revendu ces appartements. Elle s'est également acquittée d'un redressement de plus de deux millions d'euros. L'ex-ministre a, lui, aussi régularisé sa situation fiscale.

 

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