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Attentat du 13 novembre: Salah Abdeslam garde le silence à son procès bruxellois

Salah Abeslam comparaît à Bruxelles pour sa participation présumée à une fusillade avec des policiers à la fin de sa cavale en mars 2016. Ce procès n'est qu'un préambule à celui qui aura lieu en France pour les attentats qui y ont fait 130 morts. L'accusé a exprimé son refus de répondre aux questions.

05 févr. 2018, 08:02
/ Màj. le 05 févr. 2018 à 13:09
Un dispositif de sécurité hors norme était en place dans et autour du Palais de justice.

Le procès de Salah Abdeslam, seul membre encore vivant des commandos djihadistes à Paris le 13 novembre 2015, a débuté lundi à Bruxelles, pour un autre dossier. L'accusé a exprimé son refus de répondre aux questions.

"Mon silence ne fait pas de moi un criminel, c'est ma défense", a-t-il lancé dans un tribunal sous haute sécurité, avant d'évoquer Allah et à sa religion, l'islam. "C'est en mon Seigneur que je place ma confiance (...) Ce que je constate, c'est que les musulmans sont jugés et traités de la pire des manières", a-t-il ajouté.

Extrait dans la nuit de la prison de Fleury-Mérogis en région parisienne, l'ex "ennemi public numéro un" s'est présenté vers 08h50 devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Cette cour doit le juger cette semaine pour une fusillade avec des policiers, survenue à la fin de sa cavale en mars 2016.

 

Vêtu d'une veste claire et d'un pantalon noir, barbe fournie, des cheveux mi-longs gominés et plaqués en arrière, le Français d'origine marocaine âgé de 28 ans a exprimé son refus de parler dès les premières questions de la présidente du tribunal Marie-France Keutgen.

"Vous êtes bien Salah Abdeslam né à Bruxelles le 15 septembre 1989?", a interrogé Mme Keutgen. "Je ne souhaite pas répondre aux questions", a répondu le prévenu, déclinant l'invitation à se lever pour les premiers échanges. A l'ouverture, son avocat Sven Mary a aussi fait savoir que son client ne souhaitait aucune image de lui par les médias.

Par ailleurs, une association de victimes du terrorisme, V-Europe, a vu le débat sur sa demande de constitution de partie civile repoussé à fin mars, hors du cadre du procès. Cette demande a été contestée par Me Mary. Le débat a pu reprendre après une courte suspension.

Préambule

Ce procès en correctionnelle n'est qu'un préambule à celui qui aura lieu en France pour les attentats qui y ont fait 130 morts. Mais il est très attendu pour savoir si le petit délinquant qui a grandi à Molenbeek, quartier populaire et métissé de Bruxelles, sortira de son mutisme.

Un dispositif de sécurité hors norme était en place dans et autour du Palais de justice. Un hélicoptère survolait l'imposant bâtiment du 19e siècle, tandis que des véhicules blindés de la police en protégeaient l'accès.

Salah Abdeslam est jugé avec un complice présumé de sa fuite, Sofiane Ayari. Il semble être au coeur d'une cellule djihadiste impliquée dans au moins trois dossiers terroristes majeurs.

Fin de cavale en Belgique

Les attentats de novembre 2015 à Paris, ceux du 22 mars 2016 à Bruxelles (32 morts) et l'attaque avortée dans le train Thalys Amsterdam-Paris en août 2015 relèvent "peut-être d'une unique opération" de l'organisation djihadiste Etat islamique (EI), estime le parquet fédéral belge. Les faits jugés de lundi à vendredi - avec relâche mercredi - remontent au 15 mars 2016.

 

 

Des enquêteurs français et belges avaient été surpris par des tirs pendant une perquisition de routine dans une des planques bruxelloises de la cellule, située rue du Dries à Forest. Trois policiers avaient été blessés et un djihadiste algérien de 35 ans, Mohamed Belkaïd, tué en leur faisant face avec une kalachnikov pour couvrir la fuite d'Abdeslam et de Sofiane Ayari.

Cet épisode avait précipité la fin de la cavale de celui qui était alors l'homme le plus recherché d'Europe. Son empreinte ADN avait été découverte dans la planque.

Il avait été interpellé avec son complice Ayari trois jours plus tard, le 18 mars, à Molenbeek. Cette arrestation est considérée par les enquêteurs comme l'élément déclencheur des attentats du 22 mars 2016, quand trois kamikazes se sont fait exploser à l'aéroport et dans le métro de la capitale belge.

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