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De retour à Calais: interdiction de distribuer de la nourriture et de l'eau aux migrants

Sept mois après le démantèlement de la Jungle de Calais, des centaines de migrants sont de retour. Pour les décourager de rester, les autorités interdisent aux bénévoles de leur distribuer de la nourriture ou de l'eau, malgré la légalité de leurs actions. Jeudi, les associations ont appelé Emmanuel Macron à réagir.

02 juin 2017, 15:56
/ Màj. le 02 juin 2017 à 17:44
Les CRS empêchent les migrants de s'approcher des bénévoles aux heures des repas.

Démantelée fin octobre 2016, la Jungle de Calais n'est plus. Renvoyés ou déplacés à travers la France, tous n'ont pas abandonné leur objectif, l'Angleterre. Malgré la politique "tolérance zéro migrant" de la région, des dizaines, puis des centaines de personnes sont revenues. En mai, elles seraient entre 400 et 600, selon les estimations des associations. 

 

 

 

Jeudi, les humanitaires ont écrit au président de la République pour dénoncer les violences dont sont victimes ces personnes et lui demander d'intervenir.

 

 

Même s'ils sont mineurs, les migrants sont contraints de dormir dans la forêt ou les rues, sont pourchassés par la police, harcelés et violentés.

 

 

 

"Des gazages au réveil dans les sacs de couchage, des sacs de couchage enlevés par les policiers, des gazages d’eau et de nourriture, des coups et blessures" sont leur quotidien, témoignent les associations lors d'une conférence de presse, relayée par FranceTVinfo.

Ne pas nourrir les migrants

Pire, la police empêche les associations de distribuer de l'eau et de la nourriture à midi. Un cordon de CRS empêche les migrants d'accéder aux camions des bénévoles. L'association L'Auberge des migrants raconte le jeu du chat et de la souris pour distribuer des denrées à ces centaines de personnes affamées et assoifées. 

 

 

 

Pourtant, le 22 mars passé, la justice avait annulé les arrêtés de la maire de Calais visant à interdire les distributions de denrées alimentaires, comme le rappelle l'Express. Le tribunal a alors considéré ces interdictions comme "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté".

 

 

Le préfet de la région du Pas-de-Calais, Fabien Sudry, confirme et justifie ces actions policières: "les distributions de repas ne doivent pas conduire à la reconstitution de points de fixation, et sont donc limitées dans l’espace et dans le temps", relaie Le Monde. Les migrants, manifestement considérés comme sous-humains, sont maintenant mis au même rang de pigeons qu'on veut empêcher de pulluler.

 

 

Jungle News, une émission de la chaîne de télévision Arte, a filmé jeudi l'empêchement d'une distribution de nourriture et d'eau. On y voit les membres de diverses associations, telles que Solidarité Catholique, Utopia56 et l'Auberge des migrants, tenter de contacter les autorités, sans succès.

 

 

 

Arte a par ailleurs réalisé un reportage complet de 30 minutes sur le retour de migrants à Calais ainsi que leurs conditions de vie.

 

 

 

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