Grève massive et de longue durée dans le rail, nouvelles turbulences à Air France: la France se prépare à un "mardi noir" dans les transports alors que la grogne sociale s'étend face aux réformes du président Macron.
La grève des employés de la compagnie ferroviaire publique a débuté lundi soir. Mais les retours du long week-end de Pâques devaient finalement être épargnés avec un trafic "normal", contrairement aux mises en garde répétées de la SNCF.
Après plusieurs journées de mobilisation au succès mitigé, la grève des cheminots s'inscrit maintenant dans la durée, à un rythme de deux jours sur cinq jusqu'à fin juin, et pose le plus gros défi au président Emmanuel Macron depuis son arrivée au pouvoir en mai 2017.
Les syndicats de l'opérateur public SNCF protestent contre la suppression de l'embauche au statut spécial, les modalités d'ouverture à la concurrence ou encore la transformation de la SNCF en société anonyme. Ce qui, selon eux, ouvre la voie à une future privatisation, niée toutefois par le gouvernement.
Le projet de réforme "vise à détruire le service public ferroviaire par pur dogmatisme idéologique" et "ne réglera pas le sujet de la dette, ni celui des dysfonctionnements", affirment les syndicats dans leur préavis.
Le mouvement, qui prévoit 36 jours de grève en près de trois mois, mise sur l'usure de l'opinion publique qui, d'après les sondages, estime pour l'instant cette grève injustifiée. Les cheminots pensent néanmoins que l'opinion pourrait basculer si l'exécutif continuait à afficher la même intransigeance.
Aucun train vers la Suisse
La direction de la SNCF prévoit un conflit très dur. Mardi, elle table en moyenne sur un TGV sur huit et un train régional sur cinq en circulation.
Le trafic international est un peu plus épargné, même si aucun train ne circulera mardi vers la Suisse, l'Espagne et l'Italie. En revanche, trois Eurostar sur quatre assureront les autres liaisons vers l'étranger, avec aussi une circulation quasi normale sur les Thalys vers la Belgique.
Pour les 4,5 millions de voyageurs quotidiens de la SNCF, réduits à se rabattre sur le covoiturage et les autocars, les semaines à venir s'annoncent compliquées.