Le tueur en série français Michel Fourniret a été inculpé mercredi pour «enlèvement et séquestration suivis de mort» par la juge d’instruction chargée de l’enquête sur la disparition d’une fillette de neuf ans, Estelle Mouzin, en 2003, a-t-on appris de source judiciaire. Cette affaire n’a jamais été élucidée.
Michel Fourniret a été entendu près de trois heures mercredi au tribunal de Paris, près d’une semaine après les déclarations de son ex-épouse Monique Olivier, qui avait contredit son alibi pour le jour de la disparition. La source judiciaire n’a pas précisé si le tueur a reconnu son implication dans la disparition de la fillette. Interrogés à l’issue de son audition, les avocats de l’«ogre des Ardennes» n’ont pas souhaité faire de déclaration à la presse.
Michel Fourniret avait toujours assuré jusqu’alors n’avoir rien à voir avec la disparition d’Estelle Mouzin, survenue le 9 janvier 2003 à Guermantes (region parisienne). Il assurait qu’il se trouvait ce jour-là à son domicile de Sart-Custinne, en Belgique.
Appel téléphonique
En guise d’alibi, l’«ogre des Ardennes» invoquait un appel téléphonique passé à son fils le soir des faits pour son anniversaire. Ce dernier n’avait alors pas décroché mais l’appel avait été attesté par des relevés téléphoniques.
Cette version a tout récemment été fragilisée par les déclarations de son ex-épouse Monique Olivier, qui avait raconté jeudi dernier à la juge avoir elle-même passé ce coup de téléphone, à la demande de son mari. «Cela signifie que Michel Fourniret n’était pas à Sart-Custinne le jour de la disparition d’Estelle Mouzin. Il était ailleurs», avait assuré l’avocat de Monique Olivier, Me Richard Delgenes.
Un corps jamais retrouvé
Agée de neuf ans, Estelle Mouzin a disparu alors qu’elle rentrait de l’école le soir du 9 janvier 2003. Son corps n’a jamais été retrouvé et les nombreuses pistes envisagées par les enquêteurs n’ont rien donné.
En 2006, la police s’était intéressée une première fois à Michel Fourniret. Une photo d’Estelle Mouzin avait en effet été retrouvée sur son ordinateur et une camionnette blanche semblable à celle du tueur avait à l’époque été repérée dans la région du rapt.
Mais «l’ogre des Ardennes» avait été mis hors de cause en 2007 dans cette affaire. Six ans plus tard, l’expertise de milliers de poils et cheveux prélevés dans sa voiture n’avait pas non plus permis de trouver de trace ADN de la fillette.