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France: la région de la Rochelle menacée par une marée noire après le naufrage du «Grande America»

Une pollution aux hydrocarbures pourrait atteindre les côtes atlantiques françaises, dans la région de la Rochelle. Le naufrage du navire italien «Grande America», mardi après-midi, est à l’origine de ces nappes noire d’une dizaine de km de long pour 1 km de large.

14 mars 2019, 10:29
La marée noire s'étend sur une dizaine de kilomètres de long sur un km de large.

Une nappe d’hydrocarbures a été localisée mercredi dans la zone du naufrage du navire italien «Grande America» faisant craindre une pollution des côtes françaises. Le bâtiment commercial transportait des matières dangereuses ainsi que 2200 tonnes de fioul lourd.

Le navire a sombré mardi après-midi à 333 kilomètres à l’ouest du port de La Rochelle par 4600 mètres de fond, ce qui risque de compliquer les éventuelles opérations de pompage.

Le "Grande America", un navire hybride entre un roulier et un porte-conteneurs, d'une longueur de 214 mètres, était en provenance de Hambourg (Allemagne) et devait se rendre à Casablanca (Maroc) quand un incendie s'est déclaré à son bord dimanche soir, pour une raison encore inconnue.

«Au cours du vol réalisé cet après-midi au-dessus de la zone de naufrage du Grande America (…) une nappe d’hydrocarbures a été localisée», a annoncé mercredi soir dans un communiqué la préfecture maritime. Cette nappe noire s’étend sur une dizaine de kilomètres de long pour un kilomètre de large. Un navire de soutien et d’assistance de la Marine nationale présent sur la zone du naufrage et où la mer est très forte avec des vagues de 4 à 6 mètres a fait le même constat.

 

 

Le préfet maritime de l’Atlantique a ordonné l’appareillage depuis Brest du navire spécialisé dans la lutte antipollution BSAA Argonaute. Ce dernier est attendu sur la zone jeudi matin. La préfecture maritime indique avoir également sollicité le concours des moyens de lutte antipollution de l’Agence européenne pour la sécurité maritime (EMSA).

Lors d’une conférence de presse à Brest (ouest) plus tôt dans la journée, le préfet maritime s’était dit particulièrement préoccupé par les quelque 2200 tonnes de fioul lourd. Selon lui, la façade atlantique entre la Charente-Maritime et la Gironde risque d’être touchée par une pollution «dans plusieurs jours».

Pollution «localisée»

Il a aussi affirmé avoir reçu de l’armateur Grimaldi Group «un inventaire complet» du contenu des conteneurs comportant des matières dangereuses, parmi lesquelles une centaine de tonnes d’acide chlorhydrique et quelque 70 tonnes d’acide sulfurique.

 

 

Mais l’éventuelle pollution qui pourrait être causée par ces produits «serait très localisée», a-t-il assuré. «La dilution dans l’espace océanique n’entraînerait pas de conséquences graves pour l’environnement», a-t-il ajouté, soulignant qu’une grande partie de ces produits avait vraisemblablement déjà brûlé.

"Une casse automobile"

L'association Robin des Bois entend porter plainte pour pollution et abandon de déchets. "2000 véhicules, c'est une casse automobile au fond de la mer représentant des centaines de tonnes de matières toxiques dans une zone très riche en poissons, plancton et mammifères marins", s'est insurgé auprès de l'AFP Jacky Bonnemains, porte-parole de l'ONG, disant craindre aussi une éventuelle pollution du littoral.

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