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France: Jérôme Kerviel de retour au tribunal, dix jours après être sorti de prison

L'ancien trader français Jérôme Kerviel devra défendre sa demande d'expertise indépendante des pertes que la Société Générale lui impute mercredi devant la cour d'appel de Versailles. Il est sorti de prison il y a une semaine.

15 sept. 2014, 12:18
Dix jours seulement après sa sortie de prison, l'ancien trader Jérôme Kerviel a rendez-vous mercredi devant la cour d'appel de Versailles pour soutenir sa demande d'expertise indépendante des pertes que la Société Générale lui impute.

Dix jours seulement après sa sortie de prison, l'ancien trader Jérôme Kerviel a rendez-vous mercredi devant la cour d'appel de Versailles pour soutenir sa demande d'expertise indépendante des pertes que la Société Générale lui impute.

Après 112 jours de détention à l'isolement depuis son interpellation à Menton (Alpes-Maritimes), le 19 mai, le trentenaire au visage fatigué a quitté lundi 9 septembre, sous l'oeil des caméras, la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, en banlieue parisienne.

Il se présentera donc libre mercredi à l'audience, ayant bénéficié d'un aménagement de peine sous bracelet électronique, deux ans avant la date théorique de fin de peine.

Soutien populaire

A Versailles, Jérôme Kerviel va tenter de convertir l'élan né de la décision de la Cour de cassation, mi-mars, qui a confirmé les cinq ans d'emprisonnement dont trois ferme, mais invalidé les 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts prononcés en appel.

Un élan nourri par un nouveau soutien populaire ainsi que par l'appui de plusieurs personnalités issues d'univers très différents, de l'évêque de Gap, Mgr Jean-Michel di Falco, à l'ancien co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, en passant par le député UMP Georges Fenech.

Samedi, Jérôme Kerviel a fait une apparition remarquée à la fête de l'Humanité, à l'invitation de Jean-Luc Mélenchon qui, pour justifier son geste, a dressé un parallèle avec le capitaine Alfred Dreyfus, victime de l'une des plus célèbres erreurs judiciaires en France.

"Ce sont des gens comme Jean-Luc (Mélenchon) et Julien (Bayou, porte parole d'EELV, également présent) qui m'ont donné la gnaque de continuer dans les moments d'abattement", a déclaré celui qui, près de sept ans après la révélation des faits, continue de se battre, convaincu que tout n'a pas été dit dans ce dossier.

Obtenir une expertise indépendante

La défense de l'ancien trader veut également croire que l'ouverture d'une information judiciaire pour faux et usage de faux et pour escroquerie au jugement, en lien avec des plaintes déposées par Jérôme Kerviel en 2013, augure de nouveaux développements.

Mais pour donner corps à la thèse qui prête à la banque un rôle actif et non passif, Jérôme Kerviel et sa défense veulent obtenir cette expertise indépendante qui leur a toujours été refusée par la justice jusqu'ici.

Ils contestent, en priorité, le montant de la perte tel que chiffré par la Société Générale. La banque a toujours assuré qu'après avoir découvert une exposition de 50 milliards d'euros, attribuée à Jérôme Kerviel, elle avait confié à l'un de ses traders la mission d'en sortir le plus rapidement possible.

Sur des marchés agités, ce trader, Maxime Kahn, avait mis trois jours pour s'exécuter, concluant sur une perte de 6,3 milliards d'euros, ramenée à 4,9 en déduisant le 1,4 milliard gagné par Jérôme Kerviel au terme de l'exercice précédent.

Un scénario que contestent Jérôme Kerviel et sa défense. "Cette expertise est primordiale pour moi", avait déclaré l'ancien opérateur de marché lors d'une première audience technique à Versailles, le 10 juin. Elle "démontrera que la banque n'a pas perdu d'argent. Il n'y a pas de perte", a-t-il dit.


 
 

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