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France: François Hollande défend son bilan et demande du temps

Le président français François Hollande a défendu son bilan jeudi soir à la télévision. Il réclame du temps face à une crise dont il a reconnu n'avoir pas anticipé la durée.

29 mars 2013, 06:47
epa03643871 In a TV grab made available by state-owned France Television's France2 channel, French President Francois Hollande (L) gives an interview to France2's journalist David Pujadas (R), in Paris, France, 28 March 2013. In a survey released ahead of the 45-minute interview, support for French leader Francois Hollande has dropped to a new low, with 51 per cent of respondents in a poll published on 28 March saying he is a 'bad president'.  EPA/FRANCE TELEVISION / FRANCE2 / HANDOUT  HANDOUT EDITORIAL USE ONLY/NO SALES

Confronté à l'inquiétude des Français, y compris dans son propre camp, François Hollande a défendu jeudi soir le bilan de dix mois au pouvoir lors d'un entretien télévisé. Le président français a réclamé du temps face à une crise dont il a reconnu n'avoir pas anticipé la durée.

"Nous n'avions pas anticipé" que la crise durerait "plus longtemps que prévu", a déclaré le président socialiste sur la chaîne de télévision publique France 2.

Face à cette situation, "j'ai mis en place une politique. Tous les outils sont là et c'est cette politique-là, ces outils-là, qui maintenant vont être mis en oeuvre", a-t-il dit. Evoquant par exemple l'aide engagée pour le recrutement notamment des jeunes par les entreprises.

Hollande pédagogue

"Ma priorité c'est l'emploi, mon cap c'est la croissance", a-t-il insisté, se montrant pédagogue en réaffirmant sa volonté de voir inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année. Cette inversion, c'est un "engagement et une bataille". Il a toutefois reconnu que le nombre de chômeurs "va augmenter jusqu'à la fin de l'année".

Le successeur de Nicolas Sarkozy a souhaité que l'indemnisation du chômage "encourage le retour vers l'emploi". Il a souligné qu'il appartenait aux partenaires sociaux de mener la réforme de cette indemnité. Le chef d'Etat a par ailleurs promis qu'il n'y aura pas d'impôts supplémentaires pour les Français en 2013 et en 2014.

François Hollande a également parlé d'une nouvelle modalité de la taxe à 75% sur les super riches. Cette promesse emblématique de campagne a été plombée par des censures du Conseil constitutionnel et du Conseil d'Etat qui l'a limitée à 66,6%.

Recul du pouvoir d'achat

Elu en mai, le chef de l'Etat est confronté depuis quelques semaines à une série de mauvaises nouvelles. Mercredi, les Français ont ainsi appris que leur pouvoir d'achat en 2012 avait reculé pour la première fois depuis 1984 (-0,4%), en raison des hausses d'impôts décidées par le gouvernement socialiste et d'une croissance nulle l'année dernière.

La veille, la publication des chiffres du chômage pour février indiquait une hausse pour le 22e mois consécutif, avec 3'187'700 chômeurs. "J'ai besoin de tous les Français", a aussi lancé jeudi François Hollande, comme en réponse aux interrogations que suscite sa politique.

Sondages désastreux

En quête de crédibilité y compris chez les siens, M. Hollande fait face à des sondages désastreux. Selon une enquête de l'institut CSA, seuls 29% des Français le jugent compétent et 22% le considèrent comme un bon président.

Il avait connu un bref regain de popularité en lançant en janvier l'armée française contre les groupes jihadistes armés au Mali. Les 4000 soldats français déployés dans ce pays vont commencer à se retirer fin avril et ne seront plus que 2000 en juillet, puis 1000 à la fin de l'année, a annoncé jeudi le chef de l'Etat.

Le budget de la Défense de la France, d'une trentaine de milliards d'euros, sera maintenu en 2014 à son niveau de 2013, a affirmé M. Hollande.

Affaire Cahuzac évoquée

Tout ministre concerné par une procédure judiciaire doit quitter le gouvernement, a encore déclaré le président Hollande pour justifier la démission de Jérôme Cahuzac, soupçonné d'avoir eu un compte bancaire secret en Suisse. "C'est l'exemplarité que je voulais réaffirmer: chaque fois qu'il y a un membre du gouvernement qui est dans une procédure, il n'est plus membre du gouvernement".

Jérôme Cahuzac a démissionné de son poste de ministre délégué au Budget le 19 mars, quelques heures après l'ouverture d'une information judiciaire le visant pour blanchiment de fraude fiscale. Le site d'information Mediapart l'accuse depuis début décembre d'avoir eu un compte secret en Suisse, ce qu'il a toujours nié.

Respect des juges

Le président français a aussi appelé au respect des juges, après de vives critiques à l'encontre de trois d'entre eux ayant inculpé son prédécesseur Nicolas Sarkozy, lequel a droit à "la présomption d'innocence".

Il y a une semaine, M. Sarkozy a été inculpé pour abus de faiblesse aux dépens de la milliardaire Liliane Bettencourt, ce qui a provoqué des propos extrêmement durs à l'encontre des juges ayant pris cette décision. Mercredi, un courrier de menaces et des munitions avaient été adressées au principal juge d'instruction dans cette affaire, Jean-Michel Gentil.

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