Des milliers de policiers manifestent mercredi à Paris et dans une cinquantaine de villes de province à l'appel d'Alliance, le premier syndicat de la profession. Ce dernier a été rejoint par d'autres organisations pour dénoncer la "haine anti-flic".
Les policiers se disent stigmatisés depuis le début des manifestations contre la loi Travail. Celles-ci ont été émaillées de violences relayées sur internet qui ont fait 350 blessés dans leurs rangs, loin des embrassades qui ont suivi les attentats de Paris.
Le choix de la place de la République pour la manifestation parisienne est fortement symbolique: plusieurs fois, les rassemblements du mouvement "Nuit debout" se sont terminés par des affrontements avec la police.
Les policiers dans la rue contre la "haine anti-flic" : "On ressent un grand danger en intervenant". https://t.co/sH7jIohsUO
— Actualités en France (@France) 18 mai 2016
Soutenus par 90% des Français
Selon un sondage pour Le Parisien, paru mercredi, 91% des Français disent comprendre et soutenir les policiers.
Le gouvernement, qui dit afficher un soutien sans faille aux forces de l'ordre, a lui débloqué plusieurs centaines de millions d'euros en leur faveur depuis les attentats.
"Policiers et gendarmes protègent chaque jour citoyens et institutions. S'en prendre à eux, c'est s'attaquer à nous tous. #AvecNosPoliciers", a déclaré le Premier ministre Manuel Valls sur Twitter au début des manifestations.
Alliance a cependant critiqué à plusieurs reprises les consignes du gouvernement, jugeant que le délai d'intervention face aux casseurs était trop long.
Plaintes pour violence
Plusieurs plaintes pour violences ont été déposées contre des policiers. Des responsables de gauche ont aussi accusé le gouvernement d'avoir laissé s'organiser des tensions afin de décrédibiliser le mouvement.
Deux affiches de la CGT contre la "répression policière" ont exacerbé la rancoeur des syndicats de police. A Paris, la contre-manifestation du collectif "Urgence, notre police assassine", qui devait se tenir peu avant celle des syndicats de policiers, a été interdite dans la matinée par la préfecture de police.
Une centaine de manifestants de ce collectif se sont néanmoins rassemblés aux abords de la place et ont été tenus à distance par un cordon de CRS.