Des centaines de milliers de personnes ont manifesté mercredi contre la loi El Khomri partout en France, selon des estimations des syndicats et des autorités. Elles espèrent faire reculer le gouvernement socialiste, à un an de la présidentielle.
Du monde à Lille pour la manif contre la #LoiTravail! Ça fait plaisir! #manif9mars #loitravailnonmerci pic.twitter.com/RobZkRXkeb
— Alex M (@AlexMeert) 9 Mars 2016
Les syndicats ont recensé entre 400'000 et 500'000 manifestants à travers l'Hexagone, dont 100'000 à Paris. Un porte-parole du ministère de l'Intérieur a déclaré que 195'000 personnes avaient pris part à 175 rassemblements et défilés en province. La préfecture de police de Paris a de son côté estimé qu'il y avait eu entre 27'000 et 29'000 manifestants dans la capitale.
Le sentiment de retrouver une famille qui s'était un peu perdue de vue. Ambiance et chaleur de la foule #manif9mars pic.twitter.com/4tq7KPmjtp
— Manuel Menal (@mmenal) 9 Mars 2016
"El Khomri, t'es foutue, la jeunesse est dans la rue", scandaient au coeur de la capitale des lycéens et étudiants, en lançant des oeufs, des fumigènes ou des pétards. Les jeunes manifestants affirment être inquiets de la perspective d'une "précarisation" de leur future carrière professionnelle.
La France debout, jamais à genoux.
— douce folie (@littleglovebigb) 9 Mars 2016
#manif9mars #Nantes #OnVautMieuxQueCa pic.twitter.com/RoyHDtW3e4
La grogne porte sur une réforme du droit du travail portée par la ministre du Travail Myriam El Khomri. Ce texte a pour objectif de déverrouiller les freins à l'embauche pour infléchir le chômage endémique (10%), notamment celui des jeunes (24%).
Nouvelles grèves en vue
Le syndicat Force ouvrière (FO) a salué dans un communiqué "une première mobilisation réussie". "Il appartient maintenant au gouvernement de prendre conscience du rejet de son projet et d'en tirer les conséquences", écrit elle.
L'Unef, premier syndicat étudiant de France, appelle déjà à une "nouvelle journée d'action" le jeudi 17 mars "dans toutes les universités" pour demander le retrait du projet de réforme du droit du travail. Quant à la CGT, FO et Solidaires, ils prévoient une nouvelle journée de grèves et manifestations le 31 mars.
Face à la contestation, l'exécutif a reporté au 24 mars la présentation officielle de son texte et multiplie cette semaine des consultations avec les partenaires sociaux.
Transports en grève
Hasard du calendrier, l'appel coïncidait avec une grève dans les transports ferroviaires sur des revendications salariales. Avec un train sur trois en moyenne, la grève unitaire lancée par les syndicats de la SNCF pour défendre les conditions de travail des cheminots a fortement perturbé mercredi le réseau et a été suivie par un tiers des agents, selon la SNCF, la moitié selon la CGT.
Conformément aux prévisions annoncées lundi, le trafic a été fortement perturbé avec en moyenne un tiers de trains en Ile-de-France, sur les lignes régionales et la plupart des lignes TGV nationales, selon la SNCF. Le préavis déposé par les syndicats qui réclament également des embauches et une hausse générale des salaires, court jusqu'à jeudi 08h00.
Concernant les liaisons avec la Suisse, trois allers-retours ont été supprimés pour la journée de mercredi entre Genève et Paris, un entre Lausanne et la Ville lumière et une liaison entre la capitale française et Bâle, indique la société Lyria sur son site internet. Un aller-retour Genève-Nice a aussi été biffé. Deux allers-retours entre Bâle et Bruxelles ont en outre été supprimés, selon le site internet des CFF.