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France: des milliers de femmes dénoncent les violences sexistes et sexuelles sur les réseaux sociaux

Depuis ce week-end, le hashtag #balancetonporc est devenu viral sur Twitter, incitant les femmes à dénoncer les comportements sexistes auxquels elles ont été confrontées. Le gouvernement français entend faire passer une loi qui sanctionnerait le harcèlement de rue et protégerait mieux les enfants.

16 oct. 2017, 21:25
Dans la foulée du scandale Weinstein aux Etats-Unis, un appel à dénoncer le harcèlement sexuel au travail est devenu viral sur Twitter ce week-end en France. (illustration)

Le ton monte en France contre les violences sexistes et sexuelles, dénoncées par des milliers de femmes sur les réseaux sociaux et contre lesquelles le gouvernement entend faire passer une loi. Ce texte sanctionnera le harcèlement de rue et protégera mieux les enfants.

Dans la foulée du scandale Weinstein aux Etats-Unis, un appel à dénoncer le harcèlement sexuel au travail est devenu viral sur Twitter ce week-end en France. Sous le mot-clef #balancetonporc, la journaliste Sandra Muller invite à dépeindre, "en donnant le nom et les détails, un harceleur sexuel que tu as connu dans ton boulot".

"Un rédacteur en chef, grande radio, petit couloir, m'attrapant par la gorge : un jour, je vais te baiser, que tu le veuilles ou non". "Le prof de sport qui mettait ses mains sur mes fesses pour corriger ma posture". "Repas de fin de chantier, 30 personees, 3 hommes me saisissent, m'entravent et me caressent, en chantant. Tout le monde rit"...

 

 

Outre les agressions sur le lieu de travail, beaucoup de femmes racontent aussi celles du quotidien, les attouchements dans les transports, les injures. Une déferlante de témoignages semblable à celle provoquée par l'actrice américaine Alyssa Milano, qui a appelé les victimes à s'exprimer en utilisant le hashtag "#MeToo" (#MoiAussi).

Efficacité en question

"Je suis très heureuse que les femmes parlent. Peut-être que ce sera un mal pour un bien", a déclaré lundi Brigitte Macron, la femme du président français.

"Ce hashtag (#balancetonporc, ndr) permet de libérer la parole", s'est également félicitée Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'égalité femmes-hommes, qui prépare un projet de loi renforçant les sanctions contre les violences sexistes et sexuelles.

Ce texte, attendu pour 2018, devrait allonger les délais de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs et fixer un âge en dessous duquel un enfant ne pourra être présumé consentant à un acte sexuel.

Récemment, un homme de 28 ans a été poursuivi pour "atteinte sexuelle" et non "viol", car sa victime de 11 ans a été considérée comme consentante.

 

 

Le projet de loi devrait aussi instaurer des sanctions pour le harcèlement de rue, cette "zone grise" entre séduction et agression sexuelle ou injure publique. L'idée est d'en faire une infraction et de pouvoir verbaliser le harceleur lorsqu'il est pris en flagrant délit. Certains s'interrogent toutefois sur son efficacité.

En 2012, une étudiante belge avait filmé en caméra cachée le harcèlement dont elle était quotidiennement victime dans un quartier de Bruxelles. L'initiative avait conduit la Belgique à voter une loi sanctionnant "tout geste ou comportement qui a pour but d'exprimer un mépris envers une personne en raison de son sexe".

Mais cela n'a donné lieu qu'à "quelques plaintes", selon Jimmy Charruau, un doctorant en droit public.

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