Charlie Hebdo republie ses dessins de Mahomet
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01.09.2020 12:02Justice Ce mercredi a lieu l’ouverture du très attendu procès des attentats qui avaient mis la France à genoux en janvier 2015. Quatorze personnes se trouvent sur le banc des accusés.
Cinq ans après le choc des sanglantes attaques de janvier 2015, le procès hors norme et historique des attentats jihadistes contre Charlie Hebdo, des policiers et l’Hyper Cacher s’est ouvert mercredi devant les assises spéciales de Paris, sous très haute surveillance.
Avec émotion, le visage masqué en raison de la crise sanitaire, rescapés et proches des victimes de ces attentats qui ont fait 17 morts ont pris place dans la salle d’audience principale, face aux onze accusés présents, trois autres étant jugés par défaut.
Parmi ces parties civiles confrontées à la nuée des caméras et au colossal dispositif de sécurité, Lassana Bathily, ex-otage de l’Hyper Cacher, le directeur de la publication de Charlie Hebdo, Riss, et l’urgentiste Patrick Pelloux qui collaborait alors au journal.
Rapidement après l’ouverture de l’audience, l’avocate de l’un des principaux accusés, Isabelle Coutant-Peyre, s’est attaquée à l’organisation du procès et a dénoncé un traitement «inéquitable» pour son client, jugé pour «complicité» des crimes des frères Saïd et Chérif Kouachi et d’Amédy Coulibaly.
La guerre portée sur le sol français, la liberté d’expression, des caricaturistes et intellectuels pris pour cible, des citoyens assassinés en raison de leur religion… Durant deux mois et demi, 150 témoins et experts vont se succéder devant la cour d’assises spéciale, qui doit rendre son verdict le 10 novembre.
Pour marquer l’ouverture du procès, Charlie Hebdo a remis en «une» les caricatures de Mahomet qui en avaient fait une cible des jihadistes.
«Au fond, l’esprit de Charlie c’est ça, c’est refuser de renoncer à nos libertés, de renoncer aux rires, de renoncer y compris au blasphème», a déclaré l’avocat du journal, Me Richard Malka. «N’ayons pas peur, ni du terrorisme, ni de la liberté», a-t-il mercredi.
Quatorze personnes sont jugées, soupçonnées à des degrés divers de soutien logistique aux frères Kouachi et à Amédy Coulibaly, dont les attaques avaient suscité effroi et consternation dans le monde entier et fait descendre 1,5 million de personnes dans les rues de Paris, le 11 janvier 2015.
Le procès, initialement prévu avant l’été, avait été reporté en raison de la crise sanitaire. Il sera intégralement filmé pour les archives historiques de la justice, une première en matière de terrorisme.
Signe de la démarche cathartique de ce procès, les premières semaines d’audience seront consacrées aux témoignages des 200 parties civiles. Le déroulement de l’enquête et l’interrogatoire des accusés ne seront abordés que dans un second temps.
«Nous voulons remplir cette salle d’audience de ce qu’ont vécu nos clients» a déclaré Me Patrick Klugman, qui défend des victimes de l’Hyper Cacher, devant la salle d’audience.
En visite à Beyrouth, le président Emmanuel Macron a défendu mardi soir «la liberté de blasphémer» en France, «attachée à la liberté de conscience». «Demain, nous aurons tous une pensée pour les femmes et les hommes lâchement abattus» en janvier 2015, a-t-il ajouté.
Le 7 janvier 2015, les frères Kouachi avaient attaqué la rédaction de Charlie Hebdo à l’arme de guerre, assassinant 12 personnes, dont les dessinateurs historiques Cabu et Wolinski, avant de prendre la fuite.
Le lendemain, Amédy Coulibaly – qui avait côtoyé Chérif Kouachi en prison – tuait une policière municipale à Montrouge, près de Paris. Un jour plus tard, il exécutait quatre hommes, tous juifs, lors de la prise d’otages du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris.
Ce périple meurtrier avait pris fin avec la mort des trois jihadistes lors d’un double assaut policier, mené quasi simultanément à l’Hyper Cacher et dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) où les tueurs de Charlie Hebdo s’étaient retranchés.
Sur les quatorze accusés, trois manquent à l’appel: Hayat Boumeddiene, compagne d’Amédy Coulibaly et figure du jihadisme féminin, et les frères Belhoucine, tous trois partis quelques jours avant les attaques pour la zone irako-syrienne. Leur mort, évoquée par diverses sources, n’a jamais été officiellement confirmée.
«Absents et sans aucune excuse valable à l’ouverture de l’audience», ils seront donc «jugés par défaut», a laconiquement déclaré le président de la cour, Régis de Jorna.
Les juges antiterroristes ont retenu les charges les plus lourdes – la «complicité» de crimes terroristes passible de la réclusion à perpétuité – contre l’aîné des frères Belhoucine, Mohamed, et contre Ali Riza Polat, qui sera lui dans le box des accusés.
Ce proche d’Amédy Coulibaly est soupçonné d’avoir eu un rôle central dans les préparatifs des attentats, en particulier la fourniture de l’arsenal utilisé par le trio terroriste, ce dont il se défend.
Les autres accusés sont essentiellement jugés pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle» et encourent vingt ans de réclusion. Un onzième protagoniste comparaît libre sous contrôle judiciaire pour «association de malfaiteurs» simple, un délit puni de dix ans de prison.
L’absence des frères Kouachi et Amédy Coulibaly est une «source de frustration», a reconnu avant le procès le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard , tout en «récusant l’idée» que les 14 accusés soient «de petites mains, des gens sans intérêts».
Au total, la vague d’attentats perpétrés en France depuis janvier 2015 a fait 258 morts. Selon le ministère de l’Intérieur, la menace terroriste y reste cinq ans plus tard à un niveau «extrêmement élevé».
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